CHIRAC tance les grandes entreprises

Par : Tallel
 

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chirac.jpgL’Etat va
élaborer “avant l’été” un code de bonne conduite pour rééquilibrer les
relations entre les grands groupes et les PME, a annoncé jeudi Jacques
Chirac. Le chef de l’Etat, qui s’exprimait lors de la remise du prix de
l’Audace créatrice à l’Elysée, a dénoncé les “abus parfois scandaleux”
auxquels se livrent les grandes entreprises à l’égard de leurs
sous-traitants: “contrats assortis d’une obligation de délocalisation,
exigence de paiement d’un droit d’entrée pour être référencé, délais de
paiement excessifs”. Les grands groupes “doivent apprendre à considérer
leurs sous-traitants comme des partenaires stables, pas comme des
fournisseurs jetables”, a lancé Jacques Chirac.

Il s’exprimait devant un parterre d’une centaine de chefs d’entreprise dont
la présidente du MEDEF Laurence Parisot et les ministres Thierry Breton
(Economie), Christine Lagarde (Commerce extérieur) et Renaud Dutreil (PME).
“Ils doivent apprendre, comme les entreprises allemandes le font si bien, à
les soutenir et à les accompagner sur les marchés extérieurs”, a poursuivi
le chef de l’Etat. Il s’est dit “frappé” lors de ses voyages l’étranger de
“voir à quel point les grandes entreprises allemandes et les PME qui les
accompagnent sont efficaces et solidaires, et le contraste évident avec la
situation française”.

Désireux que l’Etat “joue son rôle de régulateur”, Jacques Chirac a souhaité
que le groupe de travail qui travaille à Bercy sur le sujet aboutisse “à des
propositions concrètes avant l’été, par exemple sous la forme d’un code de
bonne conduite”. Le chef de l’Etat a insisté dans son discours sur la
nécessité de développer les PME pour “faire émerger de futurs champions
économiques, créateurs de richesses et d’emplois”, dans le prolongement de
l’action conduite depuis 2002. Cette politique a débouché sur la création de
225.000 entreprises en 2005.

L’objectif de création d’un million d’entreprises nouvelles sur le
quinquennat “sera atteint dès la fin de cette année”, s’est réjoui le
président. Jacques Chirac a notamment souhaité “mieux orienter l’épargne”
vers les PME. A cet égard, il a déploré que les assureurs n’aient pas tenu
leur promesse d’investir 2% des encours d’assurance-vie dans les petites
entreprises. “J’appelle chacun à respecter ses engagements. Faute de quoi,
nous aurons recours à la loi”, a-t-il prévenu.

Le chef de l’Etat a enfin confirmé le dépôt dans les prochaines semaines au
Parlement d’un projet de loi sur la participation et l’actionnariat salarié.
Ce texte, présenté le 16 mars par Dominique de Villepin, “proposera aux PME
des dispositifs plus avantageux et surtout plus simples” et “créera de
nouveaux instruments comme le dividende du travail, la distribution
d’actions gratuites aux salariés ou la possibilité de convertir le
compte-épargne-temps en actions de l’entreprise”, a-t-il expliqué. La
représentation des salariés-actionnaires sera rendue obligatoire dans les
conseils d’administration dès lors qu’ils détiennent 3% du capital.

Avant son discours, Jacques Chirac a remis le prix de l’Audace créatrice à
André-Jacques Auberton-Hervé, fondateur de l’entreprise Soitec, spécialisée
dans les nanotechnologies. Créée en 1992, cette entreprise grenobloise
compte aujourd’hui 750 salariés. Le discours du chef de l’Etat a été salué
par les représentants des PME. La Confédération générale des petites et
moyennes entreprises (CGPME) a accueilli “avec optimisme” les propos
présidentiels. “Les pouvoirs publics doivent cependant aller au bout du
volontarisme affiché en faveur des PME et ne pas appuyer à la fois sur le
frein et sur l’accélérateur”, ajoute cependant l’organisation patronale.
La CGPME déplore “l’augmentation récente de la taxe sur les véhicules des
sociétés”, “obstacle de plus au développement des entreprises”.

 

 

(Source : AP egp/mw)