Pierini : Des signaux cohérents pour ne pas décourager les IDE !

Par : Autres

Pierini : Des
signaux cohérents pour ne pas décourager les IDE !
Par
Khaled BOUMIZA

 

iace_26112004.jpgSous
les yeux et les oreilles attentionnées de plus de 500 opérateurs économiques,
hommes d’affaires et universitaires Tunisiens; les travaux des 19ème
journées de l’IACE, continuaient à Sousse, ce vendredi 26 novembre.

 

Une première
journée marquée par les présentations des deux rapports des professeurs
Haddar et Baccouche, des papiers assez critiques, tant vers l’administration
que vers le secteur privé. Nous y reviendrons. Mais une première journée
marquée aussi par le jeu des répliques et des réponses indirectes entre
responsables de tous bords.


A noter dans ce sens, l’intervention fortement remarquée et marquante de
l’ambassadeur chef de la délégation de la commission européenne en Tunisie,
Marc Pierini, un habitué des journées de l’entreprise. Une intervention qui
a même presque conditionné celle, conclusive des travaux de la séance
matinale, présidée par le gouverneur Taoufik Baccar qui est sorti, plusieurs
fois du texte original de son intervention pour répondre à ce qui a été dit
dans les différentes interventions.

Aller jusqu’au bout de la
logique de libéralisation

Dans la sienne, Marc Pierini a commencé par faire le constat de la
coopération Tuniso-européenne, avant de dégager les éléments de ce qu’il a
considéré comme devant être l’action future, pour pérenniser les acquis et
les réussites de la Tunisie, sur le plan économique.

 

Une Tunisie qui
reçoit, tient à préciser le responsable Européen, «14 à 16% du total des
fonds
(de la coopération à travers MEDA ou la BEI) disponibles, alors même
qu’elle ne représente que 4% de la population des pays concernés
». Une
Tunisie qui se taille aussi une part importante du flux des IDE vers
les pays en développement (2% de la masse globale), puisqu’elle en obtient
17%, indique-il encore pour démontrer l’importance de ces investissements
directs.


S’interrogeant par la suite sur «les raisons globales de cette situation
peu satisfaisante
» des IDE, Pierini cite «l’excès de bureaucratie,
la faible productivité de la main d’œuvre et son coût global excessif
»
par rapport à des destinations alternatives. Le représentant de la
communauté Européenne, propose à ce propos de «continuer d’améliorer
l’environnement de l’investissement» et sans concession aucune, il énumère
la législation financière, la formation, l’accès à la justice, la mise en
place de nouveaux instruments de propriété industrielle, l’organisation des
ports, la politique de promotion des investissements et celle de la
privatisation en lâchant que «la Tunisie doit impérativement aller
jusqu’au bout de la logique de libéralisation économique
». Il revient
ensuite à l’exemple de la privatisation et évoque «des signaux importants
à destination de la communauté financière et d’affaires internationale
»
et martèle qu’il est «primordial de veiller à la cohérence, à la
consistance et à la constance de tels signaux, afin de ne pas décourager
l’investissement étranger
».

Ce n’est pas une baisse,
c’est un recentrage !

La première réaction du gouverneur de la BCT se fera en direction de l’IACE
dont l’un des orateurs a longuement évoqué la faiblesse de l’investissement
(voir notre article intitulé «La Tunisie souffre d’un déficit
d’investissement privé»
) et de préciser que le niveau de
l’investissement a atteint les 23% du PIB et en estimant que « cela
constitue un niveau respectable
». Il expliquera ensuite, indirectement
la baisse évoquée par l’orateur, par un recentrage et une restructuration
des investissements. «Il y avait des investissements qui étaient
possibles et nécessaires, elles ne le sont plus maintenant et nous mettons
maintenant l’accent sur la bonne utilisation des moyens à disposition et
des facteurs de productions
» précise M. Baccar.


Le gouverneur de l’institut d’émission prendra par la suite la défense des
entreprises de son secteur, en rappelant que ce sont les banques qui ont
supporté le poids du financement de l’économie (20 MDT avec +5,3% pour les
10 premiers mois 2004) et partant de l’entreprise qui souffre de manque de
fonds propres. Il défendra aussi la politique de crédit des banques en
indiquant que «le coût du crédit est un coût réel et qu’il constitue un
arbitrage
» entre plusieurs facteurs et qu’il «ne faut pas parler de
l’investissement du seul point de vue des investissements
».

 

Cela ne
l’empêchera pas d’indiquer que le gouvernement continuera l’œuvre de
modernisation du secteur bancaire pour rendre ses méthodes de gestion
compatibles avec les demandes de financement, surtout dans les secteurs
novateurs et pour en améliorer la qualité de service. Les deux principales
banques publiques (STB et BNA) et trois autres banques privées (Biat, Amen
Bank et UBCI), présentes à ces journées auront certainement entendu le
message.


Le gouverneur évoquera ensuite cette question des «signaux» en mettant en
exergue le souci de coordination entre toutes les actions et décisions
prises et en citant à l’appui, les rapports d’organismes internationaux sur
la Tunisie, tels que celle de Davos ou du FMI. Il s’attardera ensuite sur la question
de la politique de privatisation, citée par Pierini qui proposait son
amélioration comme étant un des éléments de l’environnement de
l’investissement. «Toutes les opérations de privatisation se sont
déroulées dans la clarté et la transparence
» a-t-il indiqué en citant
les exemples du secteur cimentier et celle de l’UIB.

 

 

27 – 11 – 2004 ::
11:00

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