IACE : Le partenariat EuroMed à l’étude

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IACE : Le partenariat EuroMed
à l’étude

Par Khaled Boumiza

Le concept
s’essouffle quelque peu, peut-être, et aurait certainement besoin d’un coup
de lifting, mais il marche toujours. Quelques cinq cent hommes d’affaires,
chefs d’entreprises et hauts cadres tunisiens, se sont retrouvés, pendant
deux jours, dans les traditionnelles « journées de l’entreprise »
qu’organise, toujours avec succès, l’IACE. Le thème général 2003 est
d’autant plus bien choisi, qu’on pourrait dire qu’il constituait une suite
logique au sommet 5+5 qu’avait auparavant abrité la Tunisie, sur initiative
du président Ben Ali.

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L’entreprise et le partenariat euro méditerranéen sont en effet d’autant
plus d’actualité que l’aide allouée par l’Union Européenne aux pays de l’Est
européen culmine à 545 euros par tête d’habitant, alors qu’elle se situe à
seulement 14 euros pour les pays maghrébins.


Trois thèmes centraux étaient offerts à des débats où l’intégration
maghrébine a quand même pris le dessus, comme s’il s’agissait de la réponse
logique à l’élargissement continu de l’Europe, pour tirer le meilleur parti
de l’accord d’association et des accords de partenariat. Il s’agit de
l’entreprise maghrébine face à l’intégration avec l’Union Européenne, le
partenariat et le co-développement euro méditerranéen et la dimension
maghrébine dans le partenariat euromed.

 

Le sujet peut sembler l’élément qui introduit le plus de redondance dans des
débats qui l’ont déjà abordé lors des cessions de 87 et de 97. Il aurait
peut-être dû être traité d’une manière plus concrète avec des cercles
d’hommes d’affaires maghrébins chargés de « mettre les points sur les i »
faces aux politiques des différents pays et proposer des solutions concrètes
pour activer cette intégration et la rendre opérationnelle.


Le sujet passionne certes, comme par ailleurs tout le rêve maghrébin, mais
il s’affronte surtout à la réalité des similitudes des économies et des
productions, aux velléités nationalistes et des difficultés douanières à
faire des affaires. L’un deux, spécialiste des jeans, nous citera l’exemple
d’une importante commande et de belles perspectives d’exportations avec un
pays voisin, qui n’ont jamais abouti. Il y a pourtant des conventions et des
accords. Mais il y a aussi l’élément confiance, comme le dira brièvement un
homme d’affaires algérien qui l’appelait de tous ses vœux.


Dans son discours d’ouverture, M. Chékib Nouira président de l’Institut
arabe des chefs d’entreprise (IACE), met en exergue les bienfaits de
l’intégration maghrébine et en appelle à la coopération financière et
technologique avec l’Europe. Il prend même une attitude positiviste et se
félicite ainsi du fait que le projet de la Banque euro-med ait été l’un des
éléments du débat lors du Sommet de Tunis les 5 et 6 décembre courant (et
précisera ensuite qu’il s’agirait plutôt d’une division méditerranéenne de
la BED). Cela en plus de la création d’un Forum annuel sur l’investissement.
M. Nouira affirme, avec conviction, qu’il considère l’Europe des 25 plutôt
comme un marché qu’en tant que menace. L’intégration maghrébine, pour mieux
faire face à l’Union Européenne et tirer profit de l’ouverture sur ce marché
restera en filigrane de tous les autres thèmes et leurs discussions, mais
avec une impression d’une acceptation latente et sournoise de son
impossibilité.


Les esprits seront par la suite, presque obnubilés par l’ouverture de
l’Europe sur les pays de l’Est et les possibles retombées de cette
ouverture, qui s’accélère année après année, sur les aides européennes aux
économies des pays maghrébins. L’Amiral Lanxade, président de la fondation
méditerranéenne des études stratégiques et l’ambassadeur de la délégation
européenne à Tunis Marc Pierini, s’emploieront à tranquilliser les
partenaires maghrébins. Ce dernier remarque, en faisant supporter le chapeau
aux médias, que «l’élargissement de l’Union, n’a jusqu’ici pas abouti au
désastre que certains médias nous avaient prévu pour la Tunisie. Celle-ci
n’a perdu aucune des position de marchés pour lesquelles elle était
concurrentielle, elle n’a subi aucune concurrence migratoire. Qui plus est,
elle bénéficie d’ores et déjà des investissements privés induits par
l’élargissement
».


Note de petite fierté, nationale aussi celle-là, le discours du premier
ministre qui séduira un des représentants des organisations patronales
algérienne, « Un discours où l’on sent la parfaite connaissance des
problèmes du monde de l’entreprise
». Cet autre poème d’admiration d’un
homme d’affaires marocain, à l’adresse de la Tunisie et de son président, à
la clôture des travaux des journées, ne passera pas lui non plus inaperçu !

 

 

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