BATAM : Maghreb rating la met sous surveillance et le CMF en suspend la cotation à la bourse

Par : Autres

Maghreb
rating la met sous surveillance et le CMF en suspend la cotation
à la bourse

 

• Mr
Ali DEBAYA remplacerait Mr Maher Ben AYED à la tête de l’entreprise

 

batamlogo.gifLe
25 septembre dernier, Maghreb Rating, agence de notation affiliée à l’agence
internationale Fitshratings, met sous surveillance avec implication négative
les notes attribuées sur son échelle nationale à la société Héla d’Electroménager
et de Confort « Batam » soit : “BBB-”
pour la note long terme et “F3”
pour la note court terme.

 

Cela
signifie que Maghreb Rating peut être amenée, à brève échéance, à dégrader
les notes attribuées à BATAM. Cette mise sous surveillance est fondée
sur une possible remise en question du plan de restructuration présenté
il y a quelques semaines par le Conseil d’Administration de BATAM.

 

Face
aux difficultés financières auxquelles BATAM fait face, son Conseil d’Administration
a en effet présenté il y a quelques semaines un
plan de profonde restructuration en s’engageant publiquement à le mettre
en oeuvre dans son intégralité et à rendre compte périodiquement de son
état d’avancement.

 

Maghreb
Rating a apprécié positivement ce plan de restructuration estimant qu’il
était cohérent et qu’il s’attaquait aux problèmes de fond qui minent la
situation de BATAM (endettement, rentabilité
et croissance externe
). En outre, Maghreb Rating a estimé que
la présence active de la Financière Tunisienne affectait positivement
le risque de crédit de BATAM et que du fait de l’importance de la dette
de BATAM vis-à-vis de ses fournisseurs, les banques lui maintiendraient
leurs concours
de crainte d’un risque systémique. Sur ces bases Maghreb
Rating avait attribué la note [BBB-]
à l’emprunt obligataire de 30 MD lancé par BATAM en début de ce mois.

 

Depuis lors, des discussions ont été engagées entre les diverses parties
prenantes dont l’étendue et les enjeux sont tels que Maghreb Rating craint
qu’elles n’aboutissent à retarder la mise en oeuvre du plan de restructuration
de BATAM ou à remettre en question certains aspects de ce plan, alors
que l’entreprise a un besoin urgent de liquidités pour relancer son
exploitation
.

 

Tout
en continuant d’être d’avis que BATAM devrait bénéficier du soutien nécessaire
à son redressement, Maghreb Rating n’exclut plus, compte tenu de la situation
critique de la trésorerie de l’entreprise, la possibilité d’un défaut
de paiement sur l’échéance du 30 Septembre 2002 de l’emprunt obligataire
émis en 1998 (2.350 MD).

 

La
survenance d’un défaut de paiement aurait évidemment un impact automatique
sur les notes attribuées à BATAM, attendu que le respect en temps et en
heure des engagements financiers contractés par une entreprise constitue
un des principes fondateurs de la notation.

 

Maghreb Rating lèvera la mise sous surveillance avec implication négative
des notes de BATAM et les modifiera éventuellement, lorsqu’elle aura pu
vérifier le paiement ou non en temps et en heure de l’échéance du 30 Septembre
(1)
et au-delà apprécier les conclusions des négociations sus mentionnées
sur le profil de risque de BATAM.

 

Dans une note publiée le même jour, le CMF (Conseil du Marché Financier)
précise que ” les notes n’expriment que l’appréciation de Maghreb
Rating sur la capacité de la société à honorer en temps et en heure les
échéances de remboursement de sa dette
” et précise que ces notes
ne comportent aucune appréciation sur le rendement dont les porteurs
de titres de dette sont susceptibles de bénéficier
“.

 

Ces notes sont en effet formulées à partir des informations qui sont communiquées
à la société de notation par la société et dont Maghreb Rating ne garantit
ni l’exactitude ni le caractère complet. A tout moment Maghreb Rating
pourra, si elle le juge fondé à partir des informations dont elle dispose,
modifier les notes à la hausse ou à la baisse; cette modification pouvant
être précédée d’une mise sous surveillance accompagnée ou non d’une indication
de tendance.

 

Et
le CMF de préciser aussi qu’il ” n’entend donner aucune opinion
ni émettre un quelconque avis quant au contenu des informations diffusées
dans cette rubrique par Maghreb Rating qui en assume l’entière responsabilité

“.Il a pourtant décidé, dès le lendemain de la sortie de ce communiqué
de Maghreb Rating, de la suspension de la cotation
de cette entreprise sur la bourse de Tunis. Cela dure depuis la séance
du jeudi 26 septembre 2002.

 

Dernier rebondissement dans ce qu’il est peut-être désormais permis d’appeler
“l’affaire BATAM” et qui aurait fait l’objet d’au moins deux
réunions à la BCT, la “nomination” par les pouvoirs public de
Ali Debaya, ex-président du directoire de la STB et auteur de la fusion
réussie STB/BDET/BNDT.

 

La
nomination n’est pour autant pas une nomination judiciaire, puisque le
dossier BATAM n’a pas encore dépassé le stade bancaire.

 

A
noter que cette “nomination” n’a pas encore été officiellement
annoncée et n’a pas encore pris sa forme ou son habillage juridique définitif.
Elle a été confirmée par l’entourage des deux hommes.

 

Dans les milieux bancaires, l’information est cependant bien accueillie
et interprétée comme la meilleure solution dans l’intérêt des différentes
parties.

05-10-2002


Khaled Boumiza

    

(1):
“TUNISIE VALEURS a informé en sa qualité d’intermédiaire en bourse
chargé du service financier de l’emprunt BATAM 98, que la 4ème annuité
de l’emprunt dont il s’agit venant à échéance le 30 septembre 2002,
a été entièrement réglée le même jour”. Information publiée sur
le site
CMF.org.tn