Culture d’ouverture de données, encore du chemin à faire en Tunisie

“En Tunisie, malgré les quelques initiatives lancées en matière de libéralisation des données et la mobilisation de la société civile en faveur de cette libéralisation, une approche globale en la matière fait encore défaut et beaucoup reste à faire pour instaurer cette culture d’ouverture de données”, a affirmé Chiheb Bouchnak, directeur de l’Unité de l’administration électronique, au sein de la présidence du gouvernement.

S’exprimant lors de la première session de la quatrième conférence internationale sur l’e-gouvernance qui se tient du 28 avril au 30 avril 2017, à Hammamet, à l’initiative de la Tunisian Management Science Society (TMSS), sur le thème “Villes intelligentes et systèmes d’information”, Bouchnak a aussi rappelé que “la mobilisation en faveur de l’open data a commencé en Tunisie depuis l’année 2011 où un mouvement prônant l’ouverture des données a vu le jour, porté par des universitaires et des activistes de la société civile. Cette mobilisation a eu pour résultat l’inscription du principe de la gouvernance ouverte dans l’article 139 de la Constitution, et c’est déjà une avancée importante”.

Il a aussi évoqué l’adhésion de la Tunisie, en 2014, à l’initiative “Partenariat pour un gouvernement ouvert” (PGO) qui engage les pays adhérents à respecter les principes de l’OpenGov, de la bonne gouvernance et de la transparence. “A ce titre un premier plan d’action 2015-2016 a été élaboré et a porté sur la libéralisation des données budgétaires. Toujours dans le cadre de cette initiative, les ministères de l’industrie et de l’intérieur se sont dotés de leur portails open; l’INS a également lancé un portail de données ouvertes”. Et “qu’un deuxième plan d’action 2017-2018 sera bientôt lancé et portera sur la libéralisation des données d’autres ministères”.

Le responsable du gouvernement a, par ailleurs, listé les problèmes qui s’opposent au développement de l’open data en Tunisie, dont notamment la réticence de certaines administrations à ouvrir leurs données, la non-conformité de certaines données aux standards de l’open data, l’absence de création de valeur et de valorisation des données ouvertes pour que cette ouverture ait l’impact escompté sur les plans politique, social et économique”.

Toujours selon lui “la Tunisie cherche encore son chemin en matière d’open data qui constitue une condition sine qua non pour pouvoir développer en second lieu, des villes intelligentes”.

Citant une étude de l’Union européenne (UE), il a souligné que “l’ouverture des données permettrait de générer en Tunisie entre 20 et 100 millions de dollars par an”.

Des expériences internationales en matière de smart cités ont aussi été exposées dans une logique de benchmarking visant à permettre à la Tunisie de faire des sauts qualitatifs dans le développement de l’open data et la mise en place des villes intelligentes.

Les intervenants qui sont dans leur majorité des compétences tunisiennes actives dans ces domaines à l’étranger, ont tous mis l’accent sur l’importance de l’engagement et de la volonté politique pour y parvenir, mais aussi sur la nécessité d’adopter des stratégies décentralisées où chaque région décide de sa propre politique en matière d’implémentation de villes intelligentes.