Un atelier de formation sur la bactérie “Xylella fastidiosa” (syndrome du déclin rapide de l’olivier), regroupant une quarantaine de spécialistes dans la protection des végétaux des différentes régions oléicoles de la Tunisie et de la Libye, a été clôturé, vendredi 3 février à Gammarth (banlieue nord de Tunis).

La formation, assurée par des experts de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et de l’IAM (Institut agronomique méditerranéen) de Bari (Italie), vise à renforcer les capacités des futurs formateurs en techniques de détection précoce, de diagnostic, de surveillance et des mesures phytosanitaires.

“Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet régional de la FAO visant à renforcer les capacités pour empêcher l’introduction et la dissémination de la bactérie Xylella fastidiosa”, a affirmé le représentant de la FAO en Tunisie et coordinateur de son bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord Lamourdia Thiombiano.

Et d’ajouter que l’organisation onusienne a mis en place, en coopération avec l’Union du Maghreb arabe (UMA), un programme spécial visant à renforcer les capacités en matière de lutte contre ce type de ravageurs.

Il s’agit de soutenir les efforts déployés par les gouvernements des pays membres de l’UMA, notamment la Tunisie, en vue de réduire le risque d’introduction et de propagation de la bactérie Xylella fastidiosa, outre la détection précoce sur le terrain et en laboratoire en utilisant les nouvelles technologies, a-t-il encore fait savoir.

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Au cours de cette formation, les participants ont pris connaissance des meilleures pratiques visant à contrer les effets néfastes de cette bactérie sur l’olivier en particulier, la filière oléicole et l’économie des pays en général, a affirmé le responsable.

Ali Rhouma, chercheur et Directeur de la Planification, du suivi et de l’évaluation des programmes de Recherche à l’Institution de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Agricoles (IRESA) a, pour sa part, mis l’accent sur l’importance de la prévention afin d’éviter toute éventuelle contamination.

Cette bactérie vit dans le xylème (à l’intérieur du tissu de la plante) de l’olivier ou des espèces ornementales, a rappelé l’expert, précisant que l’importation des plants constitue un facteur de risque d’introduction dans le pays.

Toutefois, a-t-il ajouté, la Tunisie possède déjà une expérience en matière de diagnostic. “On peut réaliser une analyse rapide de n’importe quel échantillon importé ou local même si les symptômes de présence de la bactérie ne sont pas apparents”.

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Il a, dans le même cadre, rappelé qu’en vertu d’une circulaire publiée, le 27 décembre 2016, par le ministère de l’agriculture, il est strictement interdit d’importer des plants d’oliviers et des plantes ornementales. S’agissant des espèces fruitières, le département agricole a interdit l’utilisation des plants provenant des pays ayant connu une propagation de la bactérie comme l’Italie, la France, l’Allemagne et l’Espagne.

A rappeler que la Xylella fastidiosa, transmise par un insecte, a ravagé plus de 30.000 hectares dans le sud de l’Italie.

Cet insecte qui transmet la bactérie d’un plant infecté en piquant le xylème d’un autre plant, est présent en Tunisie qui a déjà mis en place une stratégie de travail pour établir une carte indiquant la répartition de l’insecte, a indiqué Rhouma.

La plupart des agriculteurs connaissent, déjà, les symptômes, mais parfois d’autres pathologies présentent des symptômes similaires à l’Xylella Fastidiosa (des champignons), ce qui peut induire l’agriculteur en erreur, a-t-il affirmé.

Au cours des prochains mois, la Tunisie devra acquérir les équipements qui permettront de diagnostiquer très rapidement (en 30 minutes) l’existence de cette bactérie, dont la période d’activité est observée au cours du mois de mai, a annoncé l’expert.

La Xylella Fastidiosa est une bactérie transmise et véhiculée par des insectes vecteurs qui s’attaquent à un très large spectre de végétaux hôtes: vignes, oliviers, pruniers, amandiers, pêchers, abricotier, caféiers, chêne, luzerne, laurier-rose, etc.

Ses symptômes sont le flétrissement, les brûlures des feuilles et dans les stades les plus avancés, le dessèchement des rameaux (notamment la houpette des arbres), suivis de la mort de la plante dans les cas les plus graves (laurier-rose, oliviers, amandiers, chêne…).

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