Il était une fois un ministre qui a pris le train en marche

Je vous avouerai que j’ai toujours eu un préjugé favorable envers SAMIR BETTAIEB dont j’appréciais la mesure et les propos censés d’un opposant qui avait la tête sur les épaules. Je l’ai trouvé encore plus courageux le jour où il a accepté le poste de ministre de l’Agriculture.

Ce n’est pas une sinécure que de diriger ce monstre administratif qui comporte presque deux cents directions générales, occupe 2.000 bureaux rue Alain Savary -où ceux qui arrivent en retard croisent ceux qui partent avant l’heure-, a des filiales jusque dans les coins les plus reculés du pays, et où vous avez 9 chances sur 10 de croiser un véhicule immatriculé 11.

Faut-il rappeler que ce ministère, qui s’appelait avant l’indépendance «LE MINISTERE DE LA COLONISATION», est aujourd’hui le plus grand propriétaire terrien du pays avec ses terres domaniales, reste le garant principal de nos calories et surtout de notre eau potable et le plus grand employeur direct et indirect du pays.

Mais seulement voilà, comme toute structure administrative tunisienne tentaculaire, ce ne sont pas les bémols qui manquent, aggravés par une gestion troïkenne catastrophique et lamentable:

  • plus de 300.000 arbres arrachés et une forêt détruite,
  • presque 1.000 gardes forestiers remplacés dans des conditions douteuses,
  • presque 20.000 forages illicites qui ont massacré des nappes déjà fragiles.

Et aujourd’hui de la surproduction de lait, d’oranges et de patates en attendant que la pluie finisse par remplir des barrages déjà saturés de dépôts.

Faut-il rappeler que beaucoup de ces composantes sont stratégiques, par exemple aux USA, ils sont gérés par les ministères de l’Intérieur et la Défense.

Demain ne survivront que les pays capables de nourrir leurs peuples quels que soit les orientations politiques et les systèmes mis en place.

Alors SAMIR BETTAIEB, vous avez l’énorme avantage de regarder ces problèmes avec un œil étranger et vos idées originales sont souvent fraîchement admises par ceux qui ont fait de la critique gratuite leur métier.

Prenez le train et suivez votre voie et bonne pluie!