La transition écologique pour le Continent se cristallise autour du basculement vers l’électricité verte. La souveraineté énergétique est la clé de la croissance verte.

Des Corridors logistiques vers les corridors énergétiques
En accueillant son invité, Ridha Mahjoub l’avait interpelé sur sa nouvelle option. Il est vrai que la question est tout à fait légitime tant Mondher Khanfir et TABC avaient milité en faveur des corridors logistiques. Il est vrai que la transmaghrébine dans sa phase finale relierait Alger à Tunis puis Tripoli ainsi que N’Djamena, pour se ‘’déverser’’, in fine, vers Lagos, au Nigéria. Cela donne du champ et de la profondeur au maillage routier et aux perspectives d’échanges qu’il véhicule.
Mondher Khanfir considère que les jonctions physiques sont bien configurées, à présent. Et qu’elles servent l’expansion des échanges commerciaux dans le cadre de la zone continentale de libre échange, ZLECAF. Le processus n’est pas achevé pour autant, mais l’amorçage a bien eu lieu. Et, a priori tout porte à croire que les opérateurs poursuivront le travail ainsi entamé.
La question des corridors énergétiques est d’une tout autre importance. Sa finalité n’est ni plus ni moins que la concrétisation de la souveraineté énergétique du Continent. Imaginez donc, le Continent pourrait renouer avec l’espérance d’un décollage vertueux. Sur quoi repose toute cette œuvre de planification demande alors Ridha Mahjoub ?
Le ‘’Cogito énergétique’’ de la compétitivité
L’alimentation en énergie est à la base de toute activité économique s’accordent les deux interlocuteurs. Là-dessus Mondher Khanfir évoque son postulat. Le coût de l’énergie utilisée pour produire une unité de richesse devient le curseur de la compétitivité.
Combien faudra-t-il dépenser en énergie pour générer 1.000 dollars de PIB doit être notre KPI majeur. Cette réalité ne fait pas de doute. Nous l’avons éprouvé au concret pour le ciment et le rond à béton chez nous après la suppression des subventions des coûts de l’énergie. Et nous savons que Elmed, le couloir énergétique entre la Tunisie et l’Union Européenne est un puissant vecteur de croissance.
La double clé de la transition et de l’intégration
Il est difficile à croire, en l’absence d’une autorité continentale que le Continent dans son entier puisse convenir d’une planification énergétique concertée. Cependant Mondher Khanfir, garde bon espoir que l’on peut inspirer des dynamiques d’intégration régionales. C’est une perspective plausible.
Néanmoins autant le Continent est favorisé par la nature avec une exposition solaire favorable autant la technologie lui échappe. Récemment à Ecomondo, le Continent se plaint d’être le parent pauvre de cette dynamique de la Transition verte. Seules 3% des ressources mondiales dédiées à cette cause vont vers l’Afrique. La finance verte trouvera-t-elle les leviers nécessaires pour nous pouroir. Mystère!
Ali DRISS


