Quatre jours après sa démission, Sébastien Lecornu est reconduit à Matignon. L’Élysée mise sur la « continuité » pour arracher un budget 2026 dès lundi 13 octobre. Les oppositions promettent une censure immédiate. Le pays reste en impasse parlementaire.
Vendredi 10 octobre — Re-nomination surprise en soirée
À la suite d’une série d’entretiens à l’Élysée, Emmanuel Macron reconduit Sébastien Lecornu comme Premier ministre. L’annonce tombe en fin de journée ; Lecornu dit accepter «par devoir » et promet de livrer un budget d’ici la fin de l’année. Les premières réactions fusent : le RN parle de « mauvaise plaisanterie », la gauche refuse tout « chèque en blanc».
Samedi 11 octobre — Pression immédiate avant le budget
À l’aube, Lecornu entame son second passage à Matignon « sous un nuage d’incertitudes ». Il doit constituer en urgence une équipe (Finances, Budget, Sécu) et présenter lundi le projet de loi de finances 2026 en Conseil puis au Parlement. Son premier passage n’aura duré que 27 jours, un record de brièveté sous la Ve République.
Conditions et lignes rouges
Pour rallier des voix, la piste d’un débat parlementaire sur la réforme des retraites 2023 est remise à l’agenda ; les socialistes réclament aussi un impôt « milliardaires ». Lecornu promet un cabinet de « renouvellement et diversité » et demande aux entrants de renoncer à toute ambition présidentielle 2027. Rien n’est tranché sur les demandes de la gauche ; la droite demeure sceptique.
Rapport de forces
RN, LFI et alliés annoncent vouloir censurer le prochain gouvernement ; le PS laisse planer son choix tactique. Dans la majorité, des réserves émergent. Le pari de l’Élysée : trouver une majorité de circonstance pour éviter à la fois dissolution et blocage budgétaire.
Chronique d’une bataille parlementaire sous haute tension.