Le bilan énergétique de la Tunisie au premier semestre 2025 révèle une situation complexe, marquée par une baisse de la production nationale et une augmentation de la demande. Selon le rapport de l’Observatoire national de l’énergie et des mines, les ressources d’énergie primaire ont diminué de 8% par rapport à 2024, s’établissant à 1,8 million de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep). Cette régression est principalement due au déclin de la production de pétrole brut et de gaz naturel.
Parallèlement, la demande en énergie primaire a grimpé de 6%, tirée par une hausse de 10% de la consommation de gaz naturel et une légère augmentation de 1% pour les produits pétroliers. Cette dynamique a modifié la structure de la demande : la part du gaz naturel est passée de 48% à 50% entre 2024 et 2025, tandis que celle des produits pétroliers a légèrement reculé.
L’écart croissant entre la production et la demande a entraîné une augmentation du déficit énergétique de 17%, atteignant 2,8 Mtep à fin juin 2025. En conséquence, le taux d’indépendance énergétique du pays a chuté, passant de 44% à 38%. Ce taux se réduirait même à 29% sans la redevance sur le gaz algérien.
Malgré une baisse de 7% du déficit de la balance commerciale énergétique, ce secteur reste extrêmement sensible aux fluctuations des prix du Brent et des taux de change. Les exportations ont baissé de 38% en valeur, et les importations de 15%. La dépréciation de 6% du dinar tunisien par rapport au dollar américain a également pesé sur les échanges.