Une sélection de cinq courts-métrages tunisiens a été dévoilée lors d’une première projection réservée à la presse vendredi soir à la Cité de la Culture Chedly Klibi à Tunis, dans le cadre d’un nouveau projet cinématographique intitulé “5/5”, qui se veut une expérience novatrice pour la diffusion des courts-métrages en dehors des manifestations et événements habituels tels que les festivals.
L’initiative s’inscrit dans une démarche de rapprochement entre ce format cinématographique et le grand public, à travers des projections régulières dans plusieurs salles de cinéma. Ces séances qui débuteront dès ce samedi 24 mai pour se poursuivre jusqu’au 10 juin 2025, se dérouleront dans les cinémas Alhambra Zéphyr à La Marsa, Le Majestic à Bizerte et Amilcar à El Manar.
Le cycle qui propose cinq courts-métrages tunisiens, entre fiction et documentaire, qui explorent à travers cinq histoires des enjeux sociaux et culturels contemporains à travers des styles narratifs variés, s’ouvre avec “Frida” (20 minutes), réalisé par Mohamed Bouhjar, qui raconte l’histoire d’une institutrice subissant une pression croissante pour avoir voulu instaurer la mixité en classe, malgré le refus des parents d’élèves.
Le deuxième film, “Nhar El Keratin” (11 minutes), signé Sami Tlili, se déroule dans un salon de coiffure pour hommes. Un jour consacré au soin à la kératine va bouleverser la routine.
Avec “Braquage” (21 minutes), Bilel Bali aborde la quête de l’argent à travers des personnages aux trajectoires croisées.
Le documentaire “Le Casino” (11 minutes), réalisé par Wala Eddine Tlili et Rouaa Tlili, propose une reconstitution visuelle et sonore de la mémoire du Casino de Hammam-Lif, lieu emblématique de la banlieue sud de Tunis, qui fut longtemps le coeur d’une vie culturelle et sociale effervescente, aujourd’hui révolue.
La séance se clôt avec “Rehla” (26 minutes) de Jamil Najjar, où la caméra suit une famille tunisienne en route vers le sud du pays pour les vacances d’été.
Le projet “5/5” marque une initiative originale pour soutenir le court-métrage tunisien, en lui ouvrant enfin les portes des circuits commerciaux. Malgré la richesse de ses thématiques et de son langage cinématographique, ce format peine encore à trouver son public, freiné par des difficultés de diffusion. Les porteurs du projet ambitionnent ainsi de l’inscrire sur la scène culturelle et de lui offrir la place qu’il mérite dans les salles de cinéma.