D’une durée de près de 16 minutes, des séquences du nouveau projet du long-métrage documentaire « Empreintes Italiennes » du réalisateur Habib Mestiri ont été projetées dimanche en exclusivité donnant ainsi un avant-goût d’une œuvre qui creuse dans l’histoire architecturale et culturelle de Tunis offrant un voyage pluriel dans les ruelles de la capitale et tirant la sonnette d’alarme pour protéger un patrimoine qui risque de se perdre.

Habib Mestiri présent lors de la projection organisée au pavillon de l’Italie invitée d’honneur de la foire internationale du livre de Tunis a déclaré à l’agence TAP que l’idée du film a germé depuis deux ans avec un grand travail de documentation et de recherche avant d’être retenu par le Fonds d’aide au développement de la coproduction d’oeuvres cinématographiques italo-tunisiennes.

Actuellement en phase de développement, ce « work in progress » (Production Etoiles Filantes Prod) est une invitation à un voyage dans le temps et dans l’espace dans la mesure où c’est un retour vers l’époque où il y avait une communauté italienne très importante notamment à Tunis. C’est un voyage dans les ruelles de la capitale où de nombreux immeubles, palais, administrations, construits par les italiens (ouvriers, maçons etc) constituent de véritables joyaux architecturaux qui témoignent que 80 pour cent de ce patrimoine historique a été construit au début des années 30-40 dans ce qu’on appelle la ville moderne.

Le film dont le tournage est programmé pour 2024 pour être prêt début 2025 pour une durée d’une heure et demi , a-t-il annoncé, se veut non seulement un road-movie sur les traces de cette présence à travers les traits architecturaux et urbanistiques mais un son d’alerte adressé à toutes les parties concernées pour attirer l’attention sur l’état de délabrement et le risque de perdre ce grand héritage a-t-il indiqué.

Actuellement en phase de préparation, a-t-il relevé, le projet est appuyé aussi par une kyrielle de témoignages d’historiens, de chercheurs, d’urbanistes, d’architectes etc. Citant notamment Silvia Fenzi, Marcella Raffaelle, Beya Labidi, Leila Ammar, Ahmed Saadaoui, le réalisateur a relevé que le film sera enrichi par d’autres témoignages au fur et à mesure que le projet avance.

« Les jeunes seront également associés en suivant le parcours du film pour imaginer à leur façon notamment à travers l’intelligence artificielle les histoires et les récits racontés et légués par les gens qui vivaient dans ces immeubles, pour reconstruire en quelque sorte la Tunisie multiple » a annoncé Habib Mestiri. Car a-t-il conclu « le rôle du cinéma c’est de tourner le regard vers la mémoire afin de la sauvegarder pour les générations futures à la lumière des grandes transformations urbanistiques, en portant une réflexion sur le passé pour qu’il soit un point de départ pour construire le futur d’un héritage récent à préserver et digne d’intérêt architectural, culturel et scientifique.