L’Indice de liberté économique dans le monde, publié annuellement par le think tank américain Heritage Foundation de tendance néolibérale en collaboration avec le Wall Street Journal, vient de classer, pour l’exercice 2024, la Tunisie au 150ème rang sur un total de 176 pays listés.

Avec ce classement, la Tunisie, a reculé de 18 points par rapport à l’exercice précédent 2023, au cours duquel elle a été classée 132ème et de 31 points par rapport à celui de 2021. Elle est, ainsi toujours considéré comme un pays ou l’économie est « principalement non-libre ».

Elle a obtenu le score de 48,8, soit un degré en deçà de la moyenne mondiale.

Empressons nous de signaler ici que depuis la création , en 1995, de l’indice de liberté économique, le classement de la Tunisie n’a cessé de reculer. Elle est passée du score de 64 points en 1996 à son score le plus bas en 2024, soit 48,8 .

Selon les critères de mesurabilité de cet indice, un degré proche de 100 signifie beaucoup de libertés économiques pour le pays. Inversement, un degré proche de 0 signifie qu’il y a peu de libertés économiques. Il s’agit d’un indicateur qui fait la synthèse d’une douzaine de sous-indicateurs articulés autour de quatre leviers :

  • Etat de droit : droits de propriété, efficacité judiciaire, intégrité du gouvernement,
  • Efficacité de la réglementation : libertés des affaires, liberté du travail, liberté monétaire,
  • Taille du gouvernement : fardeau fiscal, dépenses publiques, santé financière ?
  • Ouverture du marché : liberté commerciale, liberté d’investissement, liberté financière.

Heritage Foundation ne serait pas aussi indépendant

Dans son analyse de la situation économique en Tunisie, « HeritageFoundation » explique la non performance de l’économie tunisienne par l’absence de l’Etat de droit, la non intégrité du système politique, l’inexistence d’un environnement d’affaires incitatif à l’investissement, les tergiversations en matière de gestion des ressources financières du pays, le recul des libertés commerciales…

Point d’orgue de cette analyse, la tendance du groupe de réflexion, qui se targue pourtant d’être indépendant, à s’aligner sur le positionnement officiel américain vis-à-vis de la politique menée par le Président de la république Kaies Saied.

Dans son commentaire sur la situation économique en Tunisie, Heritage Fondation, un think tank lobbyiste investi de la mission de formuler et de promouvoir des politiques conservatrices basées sur les principes de la libre entreprise, estime, pour le cas de la Tunisie que la dégradation de la situation économique dans le pays s’est aggravée, depuis 2021. A n’en pas douter, on perçoit dans cette analyse une nette allusion au changement de cap, voire au coup de force constitutionnel, opéré par le populiste et souverainiste  KaiesSaied, un certain 25 juillet 2021.

Néanmoins, Heritage Fondation reconnaît que la Tunisie traverse une transition difficile et nécessite pour améliorer son futur classement par des réformes plus profondes. Celles-ci devraient comporter le renforcement du système judiciaire, une meilleure protection des droits de propriété et une éradication plus efficace de la corruption pour améliorer la gouvernance politique et économique sont indispensables.