Dans son rapport intitulé “Prison, chantage et menace : le prix de la participation des femmes à la vie publique”, l’association “Intersection pour les droits et les libertés” a révélé que les femmes engagées dans la vie publique sont de plus en plus confrontées aux pressions et aux menaces d’incarcération.

Lors d’une conférence de presse tenue mercredi pour présenter les résultats de ce rapport lancé en 2020, la chercheuse Jenine Tlili, auteure du rapport, a dénoncé les poursuites judiciaires, les campagnes de diffamation et les actes de violence qui ont ciblé récemment des journalistes, des avocats, des anciens députés au parlement et des politiciens hommes et femmes.

Basé sur des entretiens directs et des communications téléphoniques avec les victimes de violations, ainsi que sur des données, des rapports, des recherches et des études de la société civile et des médias, le rapport recommande principalement de mettre en œuvre la loi organique n°58 de l’année 2017 relative à l’élimination de la violence contre les femmes, à travers la réservation d’un budget garantissant l’accès équitable à la protection et à la justice pour les femmes et la mise en place de mécanismes contre l’impunité outre la ratification de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique “Convention d’Istanbul” de 2011.

Le rapport appelle également à garantir systématiquement aux femmes victimes de violence cybernétique une assistance juridique et la prise en charge des victimes du genre outre la garantie d’un procès équitable.

Il propose aussi la création d’une instance spécialisée dans les crimes de violence contre les femmes et les enfants pour enquêter sur les cas de violence cybernétique et poursuivre les criminels devant les tribunaux afin de lutter contre le phénomène de l’impunité dans les crimes électroniques contre les femmes.

Il souligne également la nécessité d’appliquer le principe de parité horizontale et verticale dans la candidature aux instances élues, tout en s’engageant à sa mise en œuvre lors des nominations aux postes administratifs et politiques.

L’association “Intersection pour les droits et les libertés” a aussi mis l’accent sur la nécessité de garantir le droit à la protestation individuelle et collective par des rassemblements, des manifestations et des sit-in pacifiques sans atteinte à ces libertés et sans poursuites sécuritaires ou judiciaires, tout en respectant la liberté de pensée, d’expression et de publication, y compris la liberté de la presse et le droit des citoyens à accéder à toutes les informations.

Elle recommande également l’abolition de toutes les formes de discrimination contre les femmes en matière de recrutement, de salaires et de promotion professionnelle, ainsi que la fin de formes de travail précaire dans l’agriculture, le travail domestique et autres secteurs.