Les femmes tunisiennes analphabètes représentent 25% du total des personnes analphabètes en Tunisie dont le nombre atteint deux millions, a déclaré le ministre des Affaires sociales, Malek Zahi, lors d’une conférence organisée lundi à Tunis, pour célébrer la Journée arabe de l’alphabétisation, qui correspond au 8 janvier de chaque année.

Le ministre des Affaires sociales a indiqué que 50% des femmes analphabètes se trouvent dans les zones rurales et que plus de 50% parmi elles résident dans certaines délégations du nord-ouest et du centre-ouest, dont en particulier les délégations d’ el Ala et Sidi Omar Bouhajla (gouvernorat de Kairouan) et les délégations de Tela et Hassi frid (gouvernorat de Kasserine).

Le ministère des Affaires sociales oeuvre à promouvoir le secteur de la lutte contre l’analphabétisme et l’enseignement pour adultes en intensifiant les efforts visant à attirer les apprenants vers les centres d’éducation sociale, a confirmé Zahi, précisant que leur nombre au cours de cette année scolaire a atteint environ 27 mille apprenants, soit une augmentation de 7 % par rapport à la saison précédente.

Il a déclaré que les efforts seront également intensifiés pour augmenter le nombre des centres d’éducation sociale pour inclure toutes les délégations. Le nombre des centres d’éducation sociale au cours de cette année scolaire atteint 965 centres, contre 897 centres au cours de l’année scolaire écoulée, selon le ministre.

Il a souligné que le ministère a procédé au réglement de la situation professionnelle de tous les enseignants à la retraite, et se penche actuellement sur l’élaboration de programmes éducatifs pour éradiquer l’analphabétisme en adoptant les nouvelles technologies de communication, dont l’usage des téléphones mobiles et d’ordinateurs pour enrichir les contenus d’apprentissage.

Il a également souligné l’importance de mettre en place un registre national des analphabètes semblable au Registre national de la pauvreté, en coordination avec l’Institut national de la statistique (INS).

Zahi a aussi indiqué qu’une plateforme numérique, première du genre à l’échelle africain, sera lancée et axée sur la collecte des données et des statistiques dans le but de faciliter le travail de tous les acteurs du système d’enseignement pour adultes, y compris les administrateurs, les inspecteurs et les enseignants.

De son côté, le directeur général du Centre national d’éducation des adultes, Belgacem Rebai, a indiqué à l’agence Tap que le budget alloué au Centre national d’éducation des adultes a été augmenté par le ministère des Affaires sociales de 18 millions de dinars (MD) à 26 MD pour l’année en cours.

Il a indiqué que le ministère des Affaires Sociales a régularisé la situation professionnelle de 1018 enseignants contractuels, indiquant que le centre oeuvrera à attirer davantage les apprenants non seulement de la catégorie des personnes âgées analphabètes, mais également de la catégorie des jeunes qui ont abandonné leurs études, dont le nombre est estimé chaque année à environ 100 000 personnes.