La Chapelle Sainte-Monique, IHEC Carthage, accueille du 16 janvier au 16 mars 2024 une exposition d’art contemporain “Seules les Ruines Demeurent” qui proposera un accès imaginaire à la villa Baizeau, une fiction qui prend comme point de départ la position du spectateur, depuis la chapelle Sainte-Monique, surplombant la Villa. *

Cette exposition constitue l’un des grands axes de la programmation d’un événement inédit autour de cette œuvre architecturale qui se déploiera sur une période de deux à quatre mois, sous formes d’expositions, de conférences et d’une programmation parallèle variée à partir du 15 janvier 2024 au 15 mai 2024.

Cet événement est organisé à l’initiative de l’architecte et designer franco-tunisien Chacha Atallah (chef de projet de la programmation autour de la Villa Baizeau) et le centre d’art contemporain à Tunis ” La Boîte ” (plateforme de recherche et d’expérimentation destinée à soutenir structurellement les artistes dans les processus de création, production, distribution et médiation de leur travail en Tunisie).

“Plutôt que de se concentrer sur les particularités architecturales de la villa en tant qu’objet moderniste”, l’exposition, notent les organisateurs, “examine les tenants et aboutissants d’une réaffectation, sanctionnée par l’Etat, d’un espace domestique désormais fermé et abritant les vestiges bureaucratiques de la vie publique.

Installée dans la Chapelle Sainte-Monique, d’où la villa est actuellement visible à distance, l’exposition interroge l’espace négatif du bâtiment ; les œuvres d’art rassemblées ici rendent compte de ce qui est laissé de côté et de ce qui aurait pu être. Cette proximité ainsi que l’opacité de la villa sont une opportunité de déployer la pratique artistique comme stratégie d’entrée, comme exercice spéculatif et comme fantasme productif”.

Les curatrices Myriam Ben Salah et Aziza Harmel ont invité des artistes à proposer des œuvres révélant des aspects de la villa comme l’inaccessibilité, la symbolique de sa nationalisation et examinant la pratique de l’architecte franco-suisse Le Corbusier à travers le prisme critique du contexte post-colonial.

Dans ce contexte, les étudiants de l’Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis (ENAU ) et de l’IHEC Carthage ont été invités à participer à un atelier de deux jours, les 8 et 9 Janvier sur la construction de la structure de cirque flottante utilisée précédemment pour l’événement Cirque Foug el Mé au Canal la goulette, en vue de mettre en place une scène de cirque pour des performances à travers les différentes étapes du processus de construction, en explorant divers aspects de la création de scène, de la compréhension de la structure, de l’éclairage, menant à l’assemblage du cirque qui sera présenté lors de la performance de l’artiste circassien pour l’ouverture de l’exposition à la chapelle de l’IHEC.

Edifiée entre 1928 et 1930 sur la colline Sainte-Monique à Carthage, sur commande de Lucien Baizeau, entrepreneur de travaux publics installé à Tunis depuis les années 1900, la Villa Baizeau est considérée le seul projet architectural que l’architecte Le Corbusier, figure emblématique de l’architecture du XXe siècle, ait conçu en Afrique.

A travers une panoplie d’événements oscillant entre histoire, art et architecture, cette initiative soutenue notamment par l’ambassade de Suisse en Tunisie et la Fondation Le Corbusier, est née selon les organisateurs d’un désir de valoriser une œuvre architecturale unique et d’explorer de manière critique les concepts émergeant de son caractère particulier et d’offrir une image historique la plus complète possible des événements qui ont conduit à sa réalisation, de la manière dont elle a été conçue, de sa construction et de son utilisation au fil des ans. Et ceci dans l’espoir de démontrer la valeur historique de la villa, de sorte que sa restauration et sa transformation en une œuvre ouverte puissent être entreprises.