En 2022, le secteur bancaire a continué à faire preuve ” de résilience “, malgré les défis économiques, consolidant ainsi ses ratios de solvabilité avec un Tier 1 moyen de 10,8% et un ratio global moyen de 14%, révèle la Banque Centrale de Tunisie (BCT), vendredi.

Le secteur a également, conservé une position de liquidité à ” des niveaux satisfaisants “, parvenu à maintenir la part des créances classées aux alentours de 13% et à améliorer ses indicateurs de rentabilité, ajoute la BCT dans sa 12e édition du rapport annuel sur la Supervision Bancaire pour l’exercice 2022.

“La solidité financière résulte des mesures préventives adoptées en temps de crise.”

Cette résilience s’explique par les mesures ” prudentielles proactives ” prises ces dernières années, explique l’institution d’émission dans son rapport, lequel dresse le bilan de l’activité et la situation financière des banques et établissements financiers dans un contexte économique interne et externe ” difficile et incertain “.

Cependant, malgré cette résilience, la BCT observe que les sources de vulnérabilité pesant sur la stabilité du secteur financier se sont intensifiées courant 2023.

Cela s’est traduit par la recrudescence des tensions liées au contexte économique du pays, le resserrement de la politique monétaire ainsi que l’accroissement de l’exposition des banques vis-à-vis du secteur public.

“Les crédits : un indicateur clé du dynamisme économique d’un pays.”

Ces pressions se sont manifestées par le ralentissement des demandes de crédit par les sociétés et les ménage et la montée des risques de défaut.

En effet, l’encours des crédits accordés au secteur privé a régressé de 0,5% au cours des neuf premiers mois de 2023 (contre une évolution de 5,6% courant la même période de 2022), indique la banque.

Face à cette situation, la Banque Centrale de Tunisie a souligné qu’elle s’emploiera à mettre en place les mesures ” préventives requises ” pour préserver la solidité du secteur bancaire, à soutenir toute mesure visant à sauvegarder le tissu économique.

“L’ESG devient un facteur essentiel dans la gouvernance des risques bancaires.”

Et d’ajouter qu’elle continuera à maintenir la dynamique de résolution de la problématique des créances non performantes, ” en tant que vecteur de croissance saine et durable de l’économie tunisienne “.

Sur le plan réglementaire, la BCT a fait savoir qu’elle poursuivra ses efforts visant la protection des usagers des services bancaires et l’intégration de la dimension ” Environnement, Social et Gouvernance ” (ESG) dans le cadre de la régulation, la gouvernance et la gestion des risques bancaires.