Un cortège d’inégalités et d’indiscipline sociale accompagne l’informalité. Quelle gouvernance pour stopper la prolifération de ce fléau ?

Taieb Bayahi, dans son speech d’ouverture de la 37ème session des Journées de l’Entreprise à Sousse (JES) a posé les termes de la problématique de la prise en mains de l’informalité. Le président de l’IACE s’est félicité de ce que cette question, abordée de manière périphérique dans les sessions qui ont précédé, soit traitée de manière centrale en constituant le thème des JES 2023.

Les mensurations économiques de l’informalité

Selon les estimations les plus conservatrices, dira Taieb Bayahi, le secteur informel représente le tiers de notre PIB. Il emploie 45% de la population active. De fait il cannibalise le secteur organisé car il se dérobe à toutes les contraintes légales et ne paie pas d’impôts créant une situation d’inégalité avec les entreprises transparentes. Par conséquent il empêche la concurrence loyale et fausse le jeu du marché. Etant  de faible productivité, il verse de faibles revenus et contribue à accentuer les inégalités entre travailleurs et entre les régions. Informalité et inégalités ont partie liée.

L’ennui est qu’à la faveur de perturbations subies par l’économie mondiale qui accentue les vulnérabilités il prend du champ. Taieb Bayahi dira ‘’il crée une métastase dans le tissu des entreprises organisées’’. Le temps est venu pour l’endiguer en vue de l’enrayer. Mais alors comment s’y prendre ?

La bonne gouvernance : Un Etat plus fort et plus juste

Sachant que l’informalité met en péril la pérennité de l’entreprise et la continuité de l’Etat Taieb Bayahi appelle à un nouveau mode de gouvernance. Il y a lieu de reconfigurer les rapports avec l’administration.

Simplifier et digitaliser, voilà les deux principales consignes. Cependant cela nécessite une volonté politique expresse. Et pour que cette orientation emporte l’adhésion de tous dans cette lutte implacable contre l’informalité, il faut aller vers un Etat plus fort et plus juste.