La plupart des députés, réunis mardi, lors d’une plénière consacrée à l’examen du budget du ministère de l’Equipement et de l’Habitat, ont souligné que le budget alloué au développement de l’infrastructure est insuffisant pour créer et aménager les routes programmées, rappelant que cette enveloppe n’a pas assuré une répartition équitable entre les gouvernorats.

Adressant des questions à la ministre de l’Equipement et de l’Habitat, Sarra Zaâfrani Zanzari, les représentants du peuple ont souligné que certaines régions n’ont pas obtenu de budget pour réaliser ou entretenir des routes malgré leur besoin à l’instar du gouvernorat de Siliana.

D’autres régions n’ont reçu qu’une faible partie de ces investissements par rapport à leurs besoins tels que le gouvernorat de Kairouan.

Au sujet de l’infrastructure, les députés ont pointé du doigt ” l’état catastrophique ” de la plupart des routes, qui représentent désormais un danger pour les usagers, notamment les moyens de transport public et les bus de transport des étudiants.

Ils ont souligné, dans ce cadre, que cette situation a contribué à l’augmentation des accidents de la circulation, notamment dans les régions de l’intérieur, rappelant que ” les routes nationales et régionales occupent le 138ème rang mondial sur un total de 180, se classant ainsi comme les routes les plus dangereuses du monde “.

Ils ont souligné l’impératif d’aménager les circuits ruraux, en tant que priorité absolue, vu la souffrance quotidienne des agriculteurs dans les villages à cause de leur enclavement. Ils ont précisé que l’intervention rapide pour l’aménagement des circuits ruraux, renforcera la sécurité de transport de la femme rurale et des élèves, ce qui va assurer au pays la sécurité alimentaire.

Plusieurs députés ont évoqué le blocage des travaux de réalisation des routes, durant des années, dans certaines régions, en dépit de la mise en place des financements, tel que l’autoroute Tunis-Jelma et celle Tunis-El Kef ainsi que l’autoroute reliant Bouselem et les frontières algériennes, et la route rocade Tataouine.

Ils ont proposé de créer un fonds pour la maintenance des routes et la protection des usagers de la route, soulignant la nécessité de réviser la loi sur les marchés publics et de limiter la sélection les offres au moins-disant (celui qui propose l’offre financière la plus basse), car elles encouragent le vol et la mauvaise qualité des projets d’infrastructures.

Par ailleurs, ils ont appelé à accélérer la réalisation des projets de réhabilitation des quartiers, sachant que certains de ces quartiers ne sont plus adaptés pour l’habitation et manquent d’éclairage, d’infrastructure routière ainsi que de réseau d’assainissement.

Ils ont aussi appelé à lutter contre les constructions anarchiques et à s’orienter vers la création de nouvelles zones d’habitation au lieu d’investir de l’argent dans la rénovation des anciens quartiers.

Des députés ont adressé un appel à la ministre afin de réviser les prix des logements sociaux qui dépassent le pouvoir d’achat du citoyen tunisien.
Le prix du logement social dépasse la somme de 200 mille dinars. D’autres députés ont évoqué l’importance de parachever les projets de protection des villes contre les inondations à savoir à Sidi Hassine, Ain Drahem, et Raoued, et d’intervenir afin de lutter contre l’érosion marine dans les zones côtières notamment à Tabarka.