Le journaliste et écrivain Sahraoui Gamaoun vient de publier un nouvel ouvrage intitulé ” Mémoires de journaliste, au fil de l’actualité “, dans lequel il raconte ses souvenirs en tant qu’envoyé spécial de l’agence Tunis Afrique Presse (TAP) pour la couverture d’un certain nombre d’événements politiques importants, en Tunisie ou à l’étranger.

L’auteur s’attarde dans son livre sur sa couverture, sur le front de la guerre du Golfe en janvier 1991, marquée par la désinformation et l’intox, en mode de gestion communicationnelle de cette guerre éclair. Un mode de manipulation de l’opinion publique internationale, qui rappelle, écrit l’auteur, l’autre mode de désinformation et de censure militaire adoptée par Israel dans ses multiples guerres contre les palestiniens, dont la dernière en date, celle qui se déroule ces jours-ci contre la population civile de la Bande de Gaza, avec son lot quotidien de restrictions israéliennes imposées aux médias, allant jusqu’à l’assassinat en direct de journalistes, de photographes et de caméramans.

Dans ce livre de 420 pages de taille moyenne, écrit dans un style propre au genre journalistique ” feature ” et ” news stories ” informationnel, l’auteur remonte encore dans ses témoignages et analyses, puisés dans ses carnets de notes de presse. Il y raconte les péripéties de sa deuxième grande couverture à haut risque, celle de 1991 à 1994, des événements brulants de la douloureuse transition démocratique en Algérie, qui s’est transformée en un hivers sanglant, appelé communément par la presse et les observateurs ” la décennie noire “.

Celle-ci a été marquée notamment par l’émergence du terrorisme aveugle et l’assassinat successif de journalistes et intellectuels, dont plusieurs d’entre eux, étaient des amis et confrères de l’auteur, qui a échappé maintes fois à la mort des mains des terroristes, lui et son collègue au bureau d’Alger de TAP, feu Noureddine Helali, à la mémoire duquel l’auteur a dédié le livre.

L’auteur, ancien rédacteur en chef de l’agence TAP, estime que le chancellement puis l’échec de l’expérience algérienne a eu des répercussions sur la Tunisie voisine au début des années 1990 et ultérieurement, lors du printemps démocratique de 2011 en Tunisie et dans les pays arabes, qui s’est transformé encore une fois, en un hivers sanglant, comme fut en Algérie, deux décennies auparavant.

Dans ce contexte d’événements bouleversants, l’auteur s’interroge sur les causes qui handicapent, à chaque fois, toute transition démocratique sereine et réussie dans le monde arabe, capable d’aboutir à l’émergence de régimes démocratiques stables et ancrés dans les spécificités politiques et sociologiques de chacun des pays de la région.

En guise de conclusion, l’auteur présente un round up documentaire des expériences spécifiques de construction ” démocratique authentique “, dans différents pays arabes et islamiques, qui peuvent être , selon lui , une source d’inspiration pour se doter de systèmes stables, pluralistes et démocratiques, de manière à permettre à ces pays, de rejoindre le cercle des pays développés, dans un monde d’avenir qui se dessine pluriel et multipolaire, ouvert sans complexes, ni discrimination, aux expériences et modèles politiques variés, loin du modèle occidental monolithique, pourtant démocratique, qui a vécu, selon l’auteur.