12 ans d’existence, 3 congrès électifs dans le respect scrupuleux de ce que stipulent les statuts et les règlements intérieurs, 3000 adhérents, bureaux régionaux couvrant tout le territoire national, participations aux grandes manifestations nationale ou internationales, réalisations d’études économiques et défense systématique des intérêts des syndiqués. Nous citons la Confédération des Entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) qui vient d’annoncer, lors d’une conférence de presse, mardi 10 octobre, la tenue de son troisième congrès national vendredi 10 novembre 2023.

Défenseuse des intérêts des « Petits Patrons », (PME/PMI/TPE) la CONECT ne cesse de déployer des stratégies touchant aussi bien la fiscalité, le développement de la politique commerciale que la diplomatie économique.

A force d’assiduité et de participations efficientes à toutes les rencontres avec les pouvoirs publics autour de nouvelles législations, mesures ou décisions économiques, la CONECT a fini par les convaincre de l’intérêt de son apport en tant qu’acteur efficient dans l’amélioration du climat d’affaires grâce à des discussions sereines et des propositions bien étayées et argumentées considérant les relations Patronat-Pouvoirs publics comme des partenaires et non des adversaires.

« Nous estimons que notre rôle ne se limite pas à celui basique de défendre nos syndiqués, mais de soumettre aux décideurs publics des suggestions afin de solutionner des situations de conflits ou d’intérêts paraissant à première vue difficiles à résoudre. Nous l’avons fait dans la crise sur le pain subventionné et les boulangeries non classées mais aussi pour les jardins d’enfant et garderies » a précisé Tarak Cherif, président sortant après deux mandats qui prendra le lead de CONECT International après le congrès.

Le congrès qui se tient au mois de novembre prochain et qui sera électif sera organisé autour du thème « Les filières économiques : menaces et aspirations-Financement, accès aux marchés, complexité économique ».

Un thème qui comprend à lui seul toutes les problématiques auquel sont confrontés les entrepreneurs économiques en Tunisie. Entrepreneurs pour lesquels la conduite des stratégies industrielles repose largement sur la capacité des entreprises à accéder aux marchés internationaux. Les petites et moyennes entreprises ne sont pas assez outillées en termes de capacités d’internationalisation et de ce fait n’arrivent pas à s’imposer dans les marchés mondiaux.

« Nous avons été associés à toutes les politiques et stratégies gouvernementales. Nous faisons des propositions qui ne sont pas très souvent prises en compte mais nous ne désespérons pas. Nous continuerons à œuvrer positivement en faveur de l’économie nationale. Nous sommes heureux de voir aujourd’hui que les tous jeunes entrepreneurs Conect qui se sont déplacés avec nous dans des pays africains afin de prospecter les marchés, ont aujourd’hui pignon sur rue et évoluent positivement au Sénégal, en Côte d’Ivoire et dans nombre de pays de l’Afrique subsaharienne. Nous voulons être un patronat qui solutionne, accompagne et conquière car le marché national est trop exigu pour les capacités de nos entrepreneurs » a déclaré Hosn El Woujoud Ben Mustapha, membre du bureau exécutif sortant.

L’industrie de la Culture : un secteur porteur et gratifiant !

En ce moment même a, à ce propos, précisé Tarak Cherif, il y a deux délégations Conect parties à l’international, l’une aux Etats-Unis et l’autre à Oman. « Nous estimons que dans un monde globalisé, la diplomatie économique est un outil incontournable dans la promotion de l’économie. Notre ambition est de faire de nos entreprises des champions internationaux. Elles en sont capables même si elles doivent faire face à des réglementations et un cadre administratif contraignants. Nous avons été en Côte D’ivoire ou nous avons eu l’occasion de rencontrer 13 ministres. Ce pays réalise 6 à 7 points de croissance chaque année, c’est dire le potentiel qu’il offre à nos opérateurs. Les perspectives au Sénégal sont aussi prometteuses, dans ces deux pays, il n y’a pas de risques politiques et le climat d’affaire est encourageant. Nous avons aussi accueilli de nombreuses délégations étrangères ici même à Tunis pour leur faire découvrir l’offre nationale ».

Pour Tarak Cherif, le seul moyen pour la Tunisie, d’échapper au marasme économique est la création de richesses et l’appui aux secteurs économiques prometteurs tel celui des énergies renouvelables qui permettrait de réduire la facture énergétique et aussi d’apporter des devises au pays. Un secteur qui n’arrive pas à décoller réellement en l’absence d’une volonté politique affirmée.

L’industrie aussi doit avoir une part importante de l’attention des décideurs publics. « L’industrie est un secteur à forte employabilité qui a été fragilisée par le marché parallèle et l’inondation du marché national par des produits venant de pays qui font du dumping massacrant au passage les industriels locaux ».

La Conect défend, propose mais aussi s’engage dans de nouveaux combats pour positionner des activités ignorées par la logique économique du pays au cœur de la dynamique industrielle. Mongia Amara, membre du BE de la Conect déplore, à juste titre, le peu d’intérêt accordé par pouvoirs publics et acteurs privés à l’industrie de la culture et pourtant, il y a des pays qui réalisent des taux de croissance importants grâce à cette industrie et en tête à l’échelle mondiale, l’Inde et les Etats-Unis mais aussi l’Egypte et la Turquie.

« Nous encourageons l’investissement dans la culture et nous encourageons les jeunes à se constituer en consortiums pour organiser des manifestations, des spectacles et des activités culturelles valorisant le patrimoine culturel et civilisationnel inouï de la Tunisie. Notre pays est doté de tous les atouts lui permettant d’être un pôle culturel multidimensionnel en Méditerranée. Il faut juste mettre en place les stratégies et les moyens adéquats pour son développement. Rien que le fait d’investir dans le tourisme culturel plutôt que dans celui de masse pourrait transformer la Tunisie en une destination haut de gamme avec des services mieux gratifiés ».

Travailler sur le sauvetage de secteurs économiques menacés d’effondrement, œuvrer à l’amélioration des cadres réglementaires pour améliorer le climat d’affaires, créer richesses, croissance et emplois, être des acteurs efficients dans l’amélioration des politiques publiques s’agissant du secteur privé, est un travail à temps plein que la Conect est bien décidée à accomplir.

« Notre tâche n’est pas facile mais nous sommes déterminés et persévérants, conclu Aslan Bergeb. Pour preuve, nous sommes aujourd’hui membre du Conseil supérieur de la fiscalité et nous avons réussi à changer les statuts de transitaires, en faisant des agents de Transit. Ils sont aujourd’hui 75 opérateurs dans le secteur du transit. Nous sommes, il est vrai, une jeune organisation mais par notre travail et nos efforts, nous sommes convaincus de pouvoir avec tous nos partenaires être des acteurs dans la transformation de l’économie nationale vers le mieux ».

That’s all folks…