“Aujourd’hui, moins de 8% des agriculteurs sont assurés en Tunisie”, a souligné lundi, Hassène Feki, président de la fédération tunisienne des sociétés d’assurance (FTUSA).

Les agriculteurs sont assurés uniquement contre la grêle sur les cultures, a-t-il ajouté, dans une déclaration aux médias en marge du 27ème forum de la réassurance africaine organisé du 30 septembre au 05 octobre en cours à Tunis.

Et d’expliquer “malheureusement ce type d’assurance nécessite un appui des autorités publiques parce qu’aujourd’hui l’assurance contre la grêle n’est pas obligatoire et donc ne s’assurent que les agriculteurs qui savent être positionnés sur un couloir de grêle et finalement les assureurs ne trouvent pas leur compte puisqu’ils savent qu’ils vont assurer à perte et donc les tarifs sont élevés”.

Selon Feki, pour encourager l’assurance agricole, il y a plusieurs mécanismes qui peuvent être mis en place comme la création d’un fonds dédié aux catastrophes naturelles pour accompagner l’agriculture et aussi des mécanismes de subvention par l’Etat.

“En Tunisie, il y a un fonds public qui existe mais il devrait être mieux alimenté pour subvenir aux besoins”, a-t-il dit précisant qu’il doit y avoir des mécanismes qui couvrent aussi les non assurés par des contributions qui sont faites par exemple sur chaque contrat d’assurance ou en imposant l’assurance catastrophe naturelle ce qui permet de couvrir les déshérités.

Pour ce qui est des incendies, Feki a souligné que bien que l’assurance incendie soit obligatoire pour les commerces et l’industrie, seulement 20% des entreprises sont assurées contre ce risque.

“Il faut plus de contrôle à posteriori pour que tous les projets soient assurés et pouvoir, par conséquent, préserver les postes d’emploi”, a-t-il dit.

Par ailleurs, le président de la FTUSA a signalé qu’en Tunisie la part de l’assurance vie dans le marché de l’assurance est aux alentours de 25%.

“Ce taux, qui a évolué grâce à la banque assurance, était de l’ordre de 10% il y a quelques années, toutefois, la marge de progression est encore très importante”, a-t-il estimé.

D’après le responsable, l’assurance vie est un mécanisme très important pour les assureurs pour collecter de l’épargne auprès des contribuables et cette épargne peut être investie par les compagnies d’assurance dans l’économie et notamment dans les bons du trésor pour subventionner les dépenses de l’Etat.

“C’est un secteur, qui dans les pays développés, notamment en Europe, représente plus de la moitié du secteur de l’assurance”, a-t-il fait savoir, soulignant l’importance des incitations fiscales pour permettre aux épargnants qui mettent de l’argent dans l’assurance vie, d’avoir des avantages fiscaux et partant encourager davantage l’épargne assurantielle”, a-t-il ajouté.

En Tunisie on a des mécanismes intéressants mais on pourrait les rendre plus attrayants pour les gens qui détiennent des capitaux, selon Feki.

Il a, en outre, souligné la nécessité de développer une culture assurantielle avec plus de sensibilisation et plus d’accompagnement.

“L’assurance vie doit être présente en matière de prévoyance, d’épargne et en cas de décès”, a-t-il dit signalant qu’en assurant sa personne et son foyer on fait de la transmission aux générations futures.

S’agissant de l’assurance à l’export, Feki a signalé qu’elle est encore faible et ne représente que quelques millions de dinars.

Trois acteurs seulement sur le marché proposent cette assurance qui devrait être plus développée pour encourager les échanges entre la Tunisie et le reste de l’Afrique, a indiqué le président de la FTUSA.

“Pour certains, l’assurance à l’export parait chère et compliquée et c’est pour cela qu’on devrait construire des bases de données sur la solvabilité des sociétés, une sorte de systèmes de crédit bureaux qui permettent d’évaluer très rapidement un projet ou une société et finalement on pourrait avec une base de données très large et il sera possible de mieux tarifer et proposer des offres plus adaptées et plus attrayantes aux chefs d’entreprises”, a-t-il suggéré.