A la veille du 15ème sommet des BRICS 2023, qui se tiendra du 22 au 25 août 2023, à Johanesbourg en Afrique du SUD, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a annoncé, dimanche 13 août, la liste des 23 pays qui ont demandé à rejoindre le groupe BRICS (Chine, Inde, Russie, Afrique Sud et Brésil). En voici la répartition géographique et la taille des candidats.

Sur ce total de candidatures qui devraient être discutées lors du prochain sommet des BRICS, figurent 8 pays arabes, trois pays africains, six pays asiatiques, cinq pays sud-américains et un pays européen.

Répartition par zones et par continents

Au niveau du monde arabe, trois puissances régionales sont candidates : Égypte, Arabie saoudite, Algérie. Viennent ensuite, les Émirats arabes unis, le Maroc, le Bahreïn, le Koweït, la Palestine.

En Afrique du Nord, seules la Tunisie et la Libye ne figurent pas dans cette liste de candidatures qui seront discutés lors du prochain sommet du BRICS.

En Afrique, outre les quatre pays nord-africains, trois autres pays africains ont présenté leurs candidatures : le Nigéria, le Sénégal et l’Éthiopie. Mention spéciale ici pour un grand pays comme le Nigéria qui vient rejoindre trois grandes puissances économiques et militaires africaines : l’Afrique du Sud, un des pays fondateurs du BRICS, l’Egypte et l’Algérie.

En Asie, on signale six pays : L’Iran, l’Indonésie, la Thaïlande, le Bangladesh, le Kazakhstan, le Vietnam.  La candidature de l’Indonésie et de l’Iran revêt une importance particulière. Ils sont cités souvent par des rapports prospectivistes dont un rapport de la Banque mondiale comme des puissances en devenir dans les domaines technologiques et nucléaires. Dans ces rapports où un pays comme la France n’y figure même pas, un pays comme l’Indonésie est cité comme 7éme ou 6éme puissance future du monde.

En Amérique latine, Naledi Pandor a cité cinq candidatures : l’Argentine, le Venezuela, la Bolivie, Cuba, le Honduras.

L’Argentine qui va rejoindre une autre puissance sous continentale, le Brésil, un des pays fondateurs du BRICS, projette de diversifier ses partenaires, et ce, en dépit de ses bonnes relations avec les institutions de Bretton wood’s. Et pour cause : ces dernières ont tendance à ménager, ces derniers temps, ce pays. Le gouvernement argentin est parvenu, en ce mois d’août 2023, à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) sur les modalités de remboursement de la dette argentine de 44 milliards de dollars, ce qui est loin d’être négligeable.

En Europe, une seule candidature, celle de la Biélorussie considéré comme un pays allié à la Russie un des fondateurs du BRICS.

A noter par ailleurs, que parmi les 23 pays candidats figurent des nations qui ont connu des guerres et des différends historiques avec les Etats –Unis, s’agissant notamment, du Vietnam, Iran, Cuba, Venezuela…, ce qui dit long sur la dimension politique et géostratégique que va prendre de plus en plus le BRICS.

Les critères pour adhérer au BRICS

Et pour ne pas oublier l’essentiel, l’adhésion à ce groupe, qui regroupe les pays émergents ayant réalisé une croissance rapide au cours des dernières années, obéit à un certain nombre de critères.  Il s’agit entre autres du produit intérieur brut – PIB- lequel doit avoir une structure diversifiée notamment produits exportables à forte valeur ajoutée, le PIB par tête d’habitant, l’indice du développent humain et le niveau des réserves de change.

Plus simplement encore, tout pays souhaitant adhérer au BRICS doit avoir un taux de croissance élevé pour pouvoir contribuer à l’impulsion de la force économique de tout le groupe.

Entendre par là que les pays économiquement faibles et aux ressources naturelles modestes, à l’instar de la Tunisie, ne peuvent pas rejoindre, en principe, le groupe. Dans le meilleurs des cas, le pays peut obtenir le “statut d’observateur”.

En revanche, un pays voisin comme l’Algérie a plus de chances d’y adhérer, compte tenu de ses ressources et atouts : zéro dette et rente pétrolière et gazière, particulièrement, en cette période marquée par la guerre russo-ukrainienne et son corollaire, la flambée des cours des hydrocarbures à l’international.

Quant à la décision d’accepter de nouveaux membres, elle a été prise, les 2 et 3 juin 2023, lors de la réunion préparatoire du 15ème sommet du BRICS tenue dans la ville du Cap (Afrique du sud) par les ministres des Affaires étrangères des pays fondateurs : Brésil, Russie, Inde, Afrique du Sud et Chine.

Ensemble, les pays fondateurs représentent, d’ores et déjà, plus de 40% de la population mondiale (3 milliards) et un quart du PIB mondial (25 000 Milliards de dollars). En termes de parité pouvoir d’achat (PPA), on estime que l’économie du BRICS est déjà plus importante que celle des pays du G7.

Morale de l’histoire : le groupe est bien placé sur le plan politique, économique et géostratégique pour ouvrir la voie à « un modèle de développement multilatéral partagé », pour reprendre des termes du Président brésilien Lola. Espérons.