La dévaluation du dinar tunisien est l’un des principaux facteurs responsables de la pénurie de médicaments et du déséquilibre financier de la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT), affirme une étude de l’OTE.

La dévaluation a eu pour impact l’augmentation du coût des importations de médicaments, ce qui a eu un effet négatif sur la capacité de la PCT à garantir l’approvisionnement en médicaments sur le territoire tunisien.

En 2018, la dévaluation du dinar a causé une perte de 62% sur le résultat net de la PCT. Cette perte est due au fait que la PCT doit payer plus cher pour acheter les mêmes médicaments à l’étranger, alors qu’elle continue de les vendre aux mêmes prix qu’avant, pour garantir l’accessibilité financière aux médicaments.

L’OTE souligne que “l’inefficacité” tant décriée de la PCT n’est pas directement due au mécanisme de compensation, dont l’impact social est indéniablement positif, mais au phénomène en amont de la compensation, celui de la forte dévaluation du dinar depuis 2016, qui a affecté négativement la capacité de la PCT à garantir l’approvisionnement en médicaments.

D’autre part, la dévaluation a aussi directement impacté les filières locales de production des médicaments, la plupart des machines et des matières premières utilisées pour produire des médicaments génériques étant importées de l’étranger en devises.

Une stabilisation du taux de change et des financements publics dans la santé et les caisses de sécurité sociale pourraient permettre de rétablir l’équilibre au sein du secteur pharmaceutique à court et à moyen terme.

A plus long terme, la fin des pénuries dépend aussi d’alternatives qui réduiraient la dépendance du secteur aux importations en appuyant les filières de production locale.