Le recours à l’abattage des chiens errants suscite une large indignation. Aujourd’hui, les photos et vidéos relayées sur la toile témoignent de la violence de ces pratiques. Il est vrai que le nombre de chiens errants ou abandonnés ne cesse de croitre, menaçant la sécurité des habitants, en s’attaquant aux passants et en causant des nuisances sonores par leur aboiement à des heures improbables. Mais, personne n’approuve leur massacre à coup de balle pour endiguer ce phénomène.

Dans le gouvernorat de l’Ariana, un centre a vu le jour depuis 2019 pour la prise en charge de la population canine dans le cadre du programme Trap Neuter Release. Sa mission consister à capturer les chiens errants, les soigner, les vacciner et les stériliser avant de les relâcher ou de les placer dans des centres spécialisés. Des centres similaires existent déjà dans d’autres municipalités à l’instar de la Marsa, la Goulette, Tunis, Hammam-Lif….

Le Directeur chargé de la préservation de la santé et de la protection de l’environnement à la municipalité de l’Ariana, Issam Mejri, explique qu’avant le lancement de ce projet pilote, une équipe d’intervenants a reçu une formation sur les techniques de capture des chiens et leur stérilisation. Une première campagne au eu lieu le 17 octobre 2019.

Depuis cette date, le centre a permis d’éviter la reproduction de 11620 chiens errants dans la zone municipale. En effet, entre 2019 et 2022, 826 chiens ont été capturés et stérilisés. Les équipes du centre ont, également, réalisé durant cette période 469 avortements de chiennes.

En 2022, 35% des chiennes ont été vaccinées et stérilisées, 35% se sont faites avorter et 30% des mâles ont été castrés et vaccinés. Le nombre de chiens capturés, stérilisés et vaccinés a atteint 82 à l’Ariana supérieur, 42 à l’Ariana ville, 24 à El Menzeh et 73 à Ennasr.

En 2023 et jusqu’au mois de mai, 122 chiens ont été capturés, dont 78 ont été stérilisés (45 chiennes et 43 chiens), en plus de 54 avortements réalisés par les équipes du centres, ce qui a permis d’éviter la naissance de 1650 chiots. Mejri a souligné que dans certains cas, lorsque le chien est infecté par la rage ou par une maladie mortelle, et que les soins prodigués n’arrivent pas à soulager ou guérir l’animal malade, l’équipe opte pour sa “délivrance” sous forme de mort douce.