En 2032, la région de l’Afrique du Nord et du Poche- Orient devrait se positionner au deuxième rang mondial derrière l’Asie développée et de l’Est, en termes d’importations nettes de produits alimentaires, mais sera au premier rang lorsque ces importations sont ramenées au nombre d’habitants.

C’est ce qui ressort d’un rapport publié, cette semaine, par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Intitulé ” Les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2023-2032 “, ce rapport estime que le coût des importations de la région enregistrera, d’ici 2032, une hausse de 30% par rapport à la période référence 2020- 2022.

A en croire les deux organisations, les importations augmenteront pour presque tous les produits, quoique généralement plus rapidement pour la viande et les produits laitiers que pour les produits d’origine végétale.

En 2032, les importations de la région conserveront des niveaux élevés et généralement croissants sur les marchés mondiaux d’un grand nombre de produits, dont le blé (26 %), le sucre (23 %) et le maïs (15 %).

La région représentera une part élevée des échanges mondiaux de viande ovine (34 %), de fromage (21 %) et de volaille (18 %) d’ici la prochaine décennie.

D’après le rapport, la dépendance croissante de la région aux importations alimentaires est due à sa forte croissance démographique et de graves insuffisances, au regard de la capacité de production.

En effet, la croissance démographique, qui joue un rôle important dans l’évolution de la demande, ne devrait ralentir que modérément, de 22 % au cours de la précédente décennie à 20 % dans les dix ans à venir.

Ce taux de croissance reste le deuxième plus élevé derrière celui de l’Afrique subsaharienne, portera la population de la région à plus de 510 millions de personnes en 2032.

Les deux tiers environ de cette population devraient vivre en milieu urbain, ce qui pourrait encourager la consommation de produits de plus grande valeur, y compris de viande et de produits laitiers, mais aussi de produits prêts à l’emploi contenant souvent de grandes quantités d’huile végétale et de sucre.

La dépendance aux importations alimentaires reste ” inévitable “

Selon le rapport, la dépendance aux importations dans la région de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient s’explique également par son environnement de production difficile, dû à ses ressources naturelles limitées.

Son taux d’autosuffisance est faible pour la plupart des produits, mais particulièrement pour les céréales, les huiles végétales et le sucre.

Face à la faible capacité de production et l’insuffisance des ressources naturelles, la dépendance aux importations demeure ” inévitable “, dans cette région ” fortement impactée ” par le changement climatique.

Par conséquent, le taux d’autosuffisance pour la plupart des principaux produits devrait continuer à baisser, estime la FAO et l’OCDE.

Si les importations contribuent de manière importante à la diversité de l’alimentation et la facilitation efficace des échanges et permettent d’atteindre l’objectif d’éradication de la famine, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition à l’horizon 2030, il n’en demeure pas moins qu’il reste impératif de mettre en œuvre des politiques publiques et de pratiques d’achat ” adaptables ” et ” efficaces “, souligne la même source.

Ces politiques seront ” capitales ” pour assurer la sécurité alimentaire et améliorer la résilience dans la région qui reste exposée à un contexte de marché mondial ” de plus en plus instable et fragmenté ” ayant connu ces dernières années un nombre grandissant de graves perturbations.