C’est du moins ce que pense Dr. Mohamed Ghazi Ben Jemia, Expert en énergie et militant de la société civile. Dans une récente accordée au magazine l’Economiste Maghrébin, il déplore la bantoustanisation des entreprises opérant dans le secteur. « Ce sont des état–s dans l’Etat », dit-il.

A titre indicatif, il revient sur l’affaire qu’il a soulevé à un certain moment et selon laquelle, la STIR achète plus cher le pétrole à l’étranger alors que l’Etap vend le pétrole local moins cher.

« Au commencement, dit-il, nous avons remarqué, qu’au mois d’octobre 2022, par exemple, la STIR achetait du pétrole azéri (Azerbaïdjan) à 113 dollars le baril tandis que l’ETAP vend le pétrole tunisien, particulièrement, celui de qualité Zarzaitine à 93 dollars, soit un écart de 20 dollars, ce qui est, à priori, anormal.

Nous n’avons pas hésité à relever cette anomalie, d’autant plus que le pétrole Zarzaitine, brut léger et doux est réputé pour être un pétrole de bonne qualité similaire au Brent brut de la mer du Nord dont le prix du baril est utilisé comme référence internationale.

Mieux, le zarzaitine permet non seulement d’obtenir au raffinage à la fois du mazout (19%), de l’essence et du kérozène mais fait éviter aussi aux équipements de la STIR détérioration et dégradation.

Cependant le pétrole azéri qui permet d’obtenir, au raffinage, plus de produits dérivés dont on aura besoin, ne permet d’obtenir que 20% de mazout ce qui est presque autant que le pétrole tunisien qui a une plus-value car il permet d’obtenir plus de produits raffinés dont les prix sont très élevés. Plus grave, le pétrole azéri comporte des composants lourds qui pourraient détériorer plus rapidement les équipements de raffinage.

Morale de l’histoire estime l’expert, l’achat à ce prix du pétrole azéri porte préjudice au pays au double plan financier et industriel. La STIR aurait pu acheter en devises et au moindre coût le zarzaitine local avec garanties de rentabilité.