La cible principale des hackers dans le monde en général et en Afrique en particulier, ce sont souvent les institutions financières, essentiellement les banques.

En la matière, et selon le dernier rapport d’Interpol (Organisation internationale de police criminelle) intitulé “African Ctberthreat Assessment“ qui dresse la cartographie de la criminalité sur le continent, cinq pays africains représentent de risques élevés. Il s’agit, respectivement, de l’Afrique du Sud, du Maroc, du Botswana, d’Egypte et de la Tanzanie.

Le site le360.ma rapporte que, le rapport (32 pages) révèle une forte augmentation des logiciels d’extorsion bancaire en Afrique… Et Interpol indique que «… le Maroc est le pays le plus touché en Afrique avec plus de 18 000 détections de logiciels malveillants en 2022, devant l’Afrique du Sud (6 560), le Nigéria (5 366), le Cameroun (1 462) et l’Algérie (691) ».

Et de rappeler/expliquer le mode d’hameçonnage de ces cybercriminels, communément appelé «phishing» : « Après avoir piraté le système d’une banque, ils envoient un SMS aux clients de celle-ci (en utilisant le logo de la banque) et les invitent à renseigner ou actualiser leurs données personnelles via un lien. Et si vous êtes réticent, ils vous informent que votre compte sera bloqué si vous ne fournissez pas les informations demandées ».

En effet, le360.ma fait état de la CIH Bank qui «… est assez révélateur de cette forte progression des cyberattaques bancaires au Maroc ». Ainsi, « en janvier 2023, plusieurs clients de cette banque sont tombés dans ce piège, ce qui l’a poussée à publier un communiqué dans lequel elle les invitait à redoubler de vigilance et à ne pas fournir des informations personnelles en dehors des canaux officiels, sans dévoiler l’ampleur de cette fraude ».

Toujours selon le rapport d’Interpol, Zbot et Fareit sont les logiciels malveillants les plus utilisés par les hackers, représentant à eux seuls respectivement 67,67% et 15,39% de toutes les détections en Afrique.

Et le comble, c’est que « ces deux logiciels sont difficiles à détecter et parviennent à voler des informations personnelles et financières de leurs victimes avant même qu’elles ne s’en rendent compte. Ce qui entraîne des pertes considérables».

Autrement dit, cette pratique se développe partout dans le monde mais plus visible en Afrique, sans doute parce que certaines banques africaines sont moins protégées que celles des pays développés d’Europe et d’Amérique du Nord, par exemple.

Alors, Interpol classe les pays africains les plus à risques. Le premier d’entre eux, c’est l’Afrique du Sud avec 42% des cyberattaques sur le continent ; suit le Maroc en deuxième position comme pays le plus ciblé avec 8% des cyberattaques détectées en 2022 ; arrivent par la suite le Botswana (6%), l’Egypte (6%) et la Tanzanie (4%).