Les femmes continuent à être faiblement représentées dans le secteur de l’énergie, y compris celui des énergies renouvelables. Leur proportion dans les postes de direction ne dépasse pas 5% à 6%, comparativement à leur poids dans l’effectif global (28%), selon une enquête menée, en 2019, par l’Agence nationale de la maîtrise de l’énergie (ANME) et la Coopération technique au développement allemande, GIZ-Tunisie.

Pour pallier à cette faiblesse, un “réseau de femmes en énergie”, composé de profils diversifiés représentant les institutions publiques, le secteur privé, la société civile et les journalistes, est en train d’être mis en place et structuré en Tunisie. Il s’agit d’une initiative lancée dans le cadre du projet “Secrétariat de partenariat tuniso-allemand de l’énergie”.

Un dîner d’échange du réseau des femmes en énergie a été organisé, le 18 avril 2023, aux Berges du Lac (banlieue nord de Tunis), par la GIZ-Tunisie en collaboration avec le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie pour discuter des démarches et actions à entreprendre pour structurer davantage le réseau et identifier ses grands axes et finalités.

Le réseau de femmes en énergie en Tunisie s’inscrit, en effet, dans le cadre d’un programme plus vaste celui du Réseau mondial des femmes pour la transition énergétique (GWNET), ou “Global Women’s Network for the Energy Transition”, qui vise à faire avancer la transition énergétique mondiale, en autonomisant les femmes dans le secteur de l’énergie à travers un réseautage interdisciplinaire.

La finalité de l’initiative est de faire un plaidoyer en faveur d’une égalité entre les sexes dans le secteur de l’énergie à travers des activités de formation et de mentorat pour rétablir le déséquilibre actuel dans ce domaine.

“Nous sommes en train de bâtir un réseau de femmes actives, pas uniquement dans le secteur de l’énergie, mais dans le secteur de l’environnement, le transport, la maîtrise de l’énergie à travers l’ANME, l’électricité (STEG) et la coopération bilatérale (GIZ) pour échanger et s’inspirer des divers profils de femmes et de leur évolution dans leur carrières”, a déclaré à cette occasion, Lamia Ghazouani, conseillère de Services Publics au sein de la direction générale de la coopération internationale au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie.

Il s’agit, d’après elle, de se rapprocher des femmes actives dans le secteur de l’énergie pour connaître de près les difficultés auxquelles elles font face, s’inspirer de leurs expériences ainsi que de l’expérience allemande en matière d’égalité homme-femme dans le secteur de l’énergie.

Elle a cité l’exemple des monteuses de lignes et de câbles électriques de la STEG, qui exercent un métier très technique.

Des actions de sensibilisation et des visites sur terrain à des sites solaires ou éoliens, des centrales et des chantiers sont prévues dans le cadre de ce réseau, a encore indiqué la responsable.

Pour Tanja Faller, coordinatrice des projets Energie & Climat de la GIZ Tunisie, “la Tunisie est très avancée dans la question du genre (…). La rencontre d’aujourd’hui, en plein mois de Ramadan (…), marque un bon début et témoigne que les femmes sont engagées, en dépit de leur responsabilité au sein de leurs familles, et prêtes à se soutenir mutuellement pour faire grandir ce réseau et avancer sur la voie de l’égalité des genres”.

D’après l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA), en dépit de l’attrait du secteur des énergies renouvelables, “les femmes font face à des obstacles récurrents pour y faire carrière. Il est essentiel de surmonter ces barrières afin de répondre à la demande croissante des compétences requises dans ce secteur en constante évolution”.

Une enquête menée par l’agence en 2019, auprès de 1 500 femmes, hommes et entreprises travaillant dans le secteur des énergies renouvelables répartis dans plus de 140 pays, a révélé que 32 % des employés à temps plein dans les entreprises interrogées étaient des femmes, un chiffre bien supérieur à la moyenne comparé à celui du secteur global du pétrole et du gaz, où seulement 22% des employés à temps plein sont des femmes.