On parle dans les médias d’une légère décélération de l’inflation au mois de mars 2023: le taux d’inflation passe de 10,4 % en glissement annuel (g.a.) à fin février à 10,3 % à fin mars. L’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) se replie aussi légèrement en passant de 7,9 % à 7,8 %.

Ceci est bien vrai en glissement annuel, c’est-à-dire sur les douze mois allant du 1er avril 2022 au 31 mars 2023. Mais il ne faut surtout pas s’arrêter à ce niveau. Il faut aller un peu plus loin et bien lire le communiqué officiel de l’INS (Institut national de la statistique).

Voilà ce que dit le communiqué de l’INS:

1- L’inflation s’accélère au mois de mars 2023. En effet, le taux d’inflation du mois de mars augmente de 0,7 % par rapport au mois précédent (février 2023) alors que le taux d’inflation du mois de février avait augmenté de 0,5 % par rapport au mois précédent (janvier 2023). Il y a donc bien eu accélération du rythme d’inflation.

2- Le taux d’inflation des produits alimentaires (libres et encadrés) s’accélère lui aussi et passe de 15,6 % en février (en g.a.) à 15,7 % en mars 2023.

3- Le taux d’inflation des produits alimentaires libres, qui reflète le plus la vie quotidienne des citoyens, s’accélère lui aussi et passe de 18,4 % en février à 18,5 % en mars 2023, toujours en glissement annuel.

Ces chiffres prouvent d’abord que l’absence de réformes à un prix, un prix très fort. Ils prouvent également l’inefficacité de la politique monétaire. Ils prouvent aussi que la politique d’endettement excessif de l’État auprès du système bancaire et financier local est génératrice d’inflation du fait du recours excessif à la monétisation du déficit budgétaire, c’est-à-dire à la PLANCHE Á BILLETS.

Rester dans le déni et la fuite en avant est très grave. Il nous empêche de réfléchir et il nous empêche de trouver et d’implémenter les vraies solutions à nos problèmes.