L’universitaire et sociologue Riadh Zghal vient de publier un nouvel ouvrage en langue arabe de 455 pages. Intitulé « Gouvernance, développement et démocratie », et édité par le groupe Leaders, cet ouvrage est un témoignage historique du parcours intellectuel qu’a fait l’auteure durant trois principales étapes de l’histoire de la Tunisie contemporaine : le bourguibisme, le Benalisme et «la révolution».

Présenté par Aboubaker Ben Frej, expert en matière de développement culturel et rédacteur en chef de la revue «Etudes internationales», l’ouvrage est une sorte de compilation de communications et de contributions faites par l’essayiste sur différentes thématiques traitant de valeurs constantes : la liberté, la justice, la démocratie, le travail et les droits de l’homme dans leur acception globale.

Parmi ces thématiques figurent les droits au développement socio-économique et leurs corollaires, l’équité sociale, l’économie sociale et solidaire, la discrimination positive et l’équité numérique.

L’ouvrage est articulé autour de cinq grands axes : le développement et le partenariat entre l’Etat et la société, la gouvernance et la gestion de l’administration et des entreprises, le développement et la culture, la démocratie et la mobilisation des énergies sans distinction aucune.

Des thématiques d’une brûlante actualité

Autres contributions traitant de thématiques d’une brûlante actualité méritent également le détour. Il s’agit de la relation entre la religion, la laïcité et le politique, du rapport entre la culture et le développement, de la dignité des Tunisiens qui serait toujours au stade zéro, de l’avenir de la société tunisienne qui serait menacée de déliquescence, du rôle de la recherche dans l’impulsion du développement, de d’administration et la qualité du service, des droit humains de la femme dans la démocratie souhaitée…

L’auteure du précédent ouvrage «Le long processus de la transition: espoirs, frustration et résilience» s’attarde sur les rôles que doivent jouer l’Etat tutélaire et le reste des composantes de la société : organisations nationales, ong de la société civile.

Riadh Zghal résume cette problématique en se référant à une citation du sociologue et essayiste américain, Daniel Bell : « L’Etat national est trop grand pour gérer les petites choses et trop petit pour gérer les grandes choses ».

Abstraction faite de ces thèmes universels qui préoccupent tous les pays du monde, Riadh Zghal, qui se dit de sensibilité de gauche, revient dans la partie autobiographique sur son activisme, du temps de Ben Ali, au sein du Rassemblement constitutionnel (RCD), de la Chambre des conseillers (Chambre haute du Parlement tunisien entre 2005 et 2011).

Elle défend cette adhésion et estime qu’on peut, en dépit du rétrécissement des espaces de liberté, faire œuvre utile, faire bénéficier le public de son savoir et contribuer à la conscientisation des gens. Pour justifier son engagement antérieur, Riadh Zghal rappelle une approche du sociologue français Michel Grozier. Cette approche stipule en substance que “quelle que soit l’emprise du pouvoir en vigueur (…), il existe toujours une marge de liberté qui permet à chacun (…) de s’exprimer librement…”.

Un mot sur l’auteure :  Riadh Zghal née Chaabouni est docteur d’Etat en sciences de gestion et docteur 3e cycle en sociologie de l’université d’Aix-Marseille III. Professeure universitaire, elle a été doyenne élue de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion de Sfax.

Ancienne vice-présidente de la municipalité de Sfax, sénatrice, elle est actuellement professeure émérite et consultante.

Auteur de plusieurs ouvrages, ses dernières publications ont pour titres :

  • Transition politique et développement inclusif;
  • Transformer le processus de démocratisation en levier du développement (2019);
  • Enseignement supérieur en Tunisie;
  • Quelle université pour quel développement ? Sud Editions, Tunis 2016;
  • L’autonomisation économique des femmes : emploi et entrepreneuriat, Publications du Credif, Tunis 2014.