Les entreprises tunisiennes, notamment celles exportatrices qui prévoient de réduire leurs empreintes carbones en baissant les émissions de carbone et de gaz, seront les premiers bénéficiaires du programme de réhabilitation et de ses interventions. C’est ce qu’a indiqué le directeur général du Programme de réhabilitation industrielle au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Kamel Hendaoui.

Cité dans un entretien accordé à l’Agence TAP, il souligne qu’un nouveau mécanisme dédié à l’empreinte carbone au niveau du programme de réhabilitation industrielle est actuellement en examen, outre l’éventuel octroi de primes spécifiques.

Le financement en question sera accordé à travers le Fonds de développement de la compétitivité industrielle, dans une première phase, a-t-il expliqué.

Pollueurs – payeurs !

Depuis la tenue de la COP25, la question de la réduction des émissions de carbone pour protéger l’environnement et l’océan a été évoquée, rappelle Hendaoui. Plusieurs pays ont axé leur travail sur l’instauration d’une taxation des entreprises polluantes (celles qui polluent le plus paient plus de taxes). Cependant, ces taxes se transformeront en une nouvelle barrière non tarifaire pour les entreprises exportatrices qui ne respectent pas les normes de réduction des émissions de carbone et de gaz, prévient-il.

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Selon lui, cette mesure constituera un obstacle pour les entreprises tunisiennes exportatrices qui ne disposent pas de programmes et de mécanismes de réduction des émissions de carbone. Ces entreprises verront une hausse du coût de leurs exportations et perdront leur compétitivité sur les marchés étrangers.

Pour Hendoui, ” il est primordial pour les entreprises tunisiennes d’adhérer à des programmes visant à réduire les émissions de carbone provenant de l’importation, de la production et de l’exportation “.

Un nouveau mécanisme d’aide aux entreprises

Au sujet des moyens d’appui du programme de réhabilitation industrielle aux entreprises tunisiennes pour réduire les émissions de carbone, le directeur a fait savoir que l’examen de la création d’un nouveau mécanisme relevant de ce programme est en cours afin d’encourager les entreprises.

Il a, en outre, indiqué qu’il y a plusieurs méthodes permettant de réduire les émissions du carbone, telles que l’utilisation du dioxyde de carbone (CO2), durant les phases de précombustion, d’oxycombustion et de postcombustion, et en tant qu’entrant de production.

Davantage d’énergies renouvelables

Le directeur général du Programme de mise à niveau (PMN) a souligné qu’avec la coopération des parties concernées, la nouvelle approche vise à intensifier l’utilisation des énergies renouvelables, notamment l’installation des panneaux photovoltaïques pour produire l’électricité, ainsi que l’utilisation de la cogénération et l’installation des équipements économes en énergie, pour que les entreprises tunisienne soient des sociétés amies de l’environnement.

Il a ajouté que les entreprises tunisiennes voulant adhérer au processus de réduction des émissions de carbone auront la priorité de bénéficier du programme de mise à niveau industriel, ainsi que des primes nécessaires, en attendant l’élaboration d’un nouveau mécanisme à cet effet.

Nouveaux défis pour les entreprises tunisiennes

A noter que le directeur général de l’électricité et de la transition énergétique au ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Belhassen Chiboub, avait souligné que les entreprises tunisiennes exportatrices s’apprêtent, d’ici 2025, à un nouveau défi.

Ce défis est en lien avec l’obligation imposée par l’Union européenne (UE), pour une norme environnementale relative à la réduction des émissions du gaz, à travers ce qu’on appelle l’empreinte carbone, ainsi que la soumission d’une taxe très élevée à chaque entreprises que ne respecte pas cette norme.

Intervenant lors de l’ouverture d’une session de formation organisée par le ministère, en coopération avec le Programme de la coopération allemande (GIZ), au profit des journalistes, sur le thème ” le système d’auto production de l’électricité à partir des énergies renouvelables (du 13 au 15 février 2023), le responsable avait fait remarquer que les entreprises tunisiennes notamment les entreprises exportatrices qui veulent exporter vers l’UE, doivent adopter la nouvelle norme relative à l’empreinte carbone pour préserver leur positionnement sur les marchés de l’UE et renforcer leur compétitivité.

Il a appelé à l’impératif d’accélérer l’adhésion des entreprises tunisiennes, toute taille et activité confondues, aux programmes de production de l’électricité à partir des énergies renouvelables qui demeurent une obligation et non un choix, et ce en matière de respect de nouvelles normes environnementales, et en terme de réduction de la facture de consommation des hydrocarbures et des produits pétroliers, qui constituent des facteurs déterminant dans la hausse du coût des produits.

Il a relevé que la Tunisie a accéléré, durant la dernière période, le lancement des projets de production d’électricité à partir des énergies renouvelables, à travers la publication des décrets visant à créer un changement en matière juridique, notamment à la lumière du creusement du déficit énergétique du pays qui a atteint 52%.

Il a également mis l’accent sur les réformes importantes introduites sur le Fonds de transition énergétique, à travers l’intensification des primes et aides aux familles et aux entreprises, pour produire l’électricité à partir des énergies renouvelables, ainsi que le lancement des appels d’offres pour les projets qui dépassent 1 mégawatts.