La Tunisie, comme d’autres pays africains, a besoin d’établir des impôts plus équitables pour aider à booster la croissance économique, éviter l’inégalité et renforcer la transparence fiscale.

C’est ce qu’estime le responsable du Programme de la justice fiscale et des finances publiques à l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE), Firas Kanzari, qui s’exprimait lors d’un workshop sur ” l’accord fiscal international et ses répercussions sur les pays de l’Afrique du Nord “, organisé vendredi 25 novembre 2022 à Tunis. Il souligne la nécessité de consolider les ressources fiscales de l’Etat en procédant à une révision des exonérations fiscales.

Les économies développées seront les grandes gagnantes de cet accord

Kanzari fait remarquer toutefois que la révision des exonérations fiscales, par l’exécutif, requiert notamment de la présentation d’une étude d’évaluation de la rentabilité de ses exonérations.

Il soulignera que les grandes économies du monde seront les principaux gagnants du nouvel accord fiscal mondial qui entrera en vigueur à partir de 2023, car les multinationales réalisent le plus grand volume de ventes dans ces pays où se trouvent les sièges et des usines des grandes entreprises internationales, alors que les gains des pays en voie de développement en la matière seront infimes.

Il affirme que l’Observatoire tente d’identifier les moyens nécessaires pour tirer profit de cet accord annoncé par l’Organisation de la coopération et de développement économiques (OCDE).

136 pays signataires 

Cent-trente-six pays ont signé un accord pour garantir le paiement de l’impôt sur le bénéfice des entreprises multinationales actives dans les domaines de l’économie numérique et le commerce électronique sous toutes ses formes, à raison de 15% au minimum.

Imposer la justice fiscale et renforcer la transparence de l’assiette fiscale

Le représentant de l’Association de la fiscalisation des transactions financières, Omar Azaki, fait valoir de son côté que les ays d’Afrique du Nord devraient, normalement, être mobilisés pour imposer la justice fiscale et renforcer la transparence de l’assiette fiscale et sa liaison avec les réformes nécessaires à tous les niveaux afin de réaliser la croissance économique dans ces pays.

Il convient de rappeler que cette conférence internationale, s’étalant sur deux jours (24 et 25 novembre 2022), comprend plusieurs workshops axés notamment sur les opportunités et mécanismes offerts à la Tunisie et au reste des pays de l’Afrique du Nord pour tirer profit de l’accord fiscal international et de ses impacts sur la garantie de la justice fiscale entre les pays riches et pauvres.