La Chambre syndicale nationale des fabricants d’aliments pour bétail et des importateurs de matières premières met en garde contre les répercussions de la poursuite du gel des prix de l’alimentation animale décidé en mai 2022, pour contenir la hausse des prix de certains produits (lait, volaille, œufs…).

La Chambre estime, dans un communiqué publié lundi 7 novembre 2022, que ce gel menace la production animale et la sécurité alimentaire en Tunisie, et pourrait conduire à la faillite des entreprises opérant dans ce secteur et à la mise au chômage de milliers de personnes.

Elle a rappelé l’impact de la pandémie et de la guerre russo-ukrainienne sur les coûts des matières premières de l’alimentation animale représentant 70 à 80% coûts de la production animale, précisant que les prix de ces matières ont augmenté de 55% entre février et octobre 2022, outre la pénurie enregistrée sur les marchés internationaux et la montée des coûts du transport, d’assurance et de l’énergie.

La Chambre précise que les pertes supportées par les industriels à cause du gel des prix de l’alimentation animale en Tunisie depuis février 2022 s’élèvent à 250 millions de dinars ; les prix de vente de ces produits étant inférieurs aux coûts de production.

La Chambre a souligné que les industriels se trouvent aujourd’hui incapables de s’approvisionner en matières premières en raison des leurs difficultés financières et de la difficulté de se financer auprès des banques.

Elle considère que la production des aliments de bétail est également  menacée par la régression de 50% du rythme d’approvisionnement en tourteaux de soja produit localement et la détérioration des réserves, ce qui augmente le risque d’un effondrement de toutes les filières de production animale.

Les industriels continuent malgré tous ces risques d’approvisionner le marché selon les quantités produites, assure la Chambre, soulignant que, contrairement à ce qui a été véhiculé, la hausse des prix des volailles n’est pas le résultat d’une montée des prix de l’alimentation animale, lesquels sont du reste gelés depuis février 2022.

La Chambre indique qu’elle a tenté en vain d’instaurer le dialogue avec les autorités sur la crise qui menace la pérennité du secteur de l’alimentation animale.