Changement climatique : Le financement des pertes et dommages sera-t-il inscrit à l’ordre du jour de la COP27 ?

Plus de 400 ONG du monde ont signé une lettre ouverte, le 6 septembre 2022, demandant aux chefs des délégations et aux gouvernements d’inscrire le financement des pertes et dommages à l’ordre du jour du prochain sommet l’ONU sur les changements climatiques “COP27”, qui démarrera en novembre 2022, à Sharm-El-Cheikh en Egypte.

https://climatenetwork.org/wp-content/uploads/2022/09/20220609_Letter_HoD_LDAgenda.pdf

Des consultations informelles entre les chefs des délégations ont déjà commncé au Caire (10 et 11 sept), pour discuter de cette question de pertes et dommages, et ce, dans le cadre des préparatifs pour ce sommet qui se tiendra sous la présidence de l’Egypte, du 6 jusqu’au 18 novembre 2022, dans la ville balnéaire égyptienne Sharm-El-Cheikh, située au
sud du désert entre la Mer Rouge et les montagnes de Sinaï.

Les pertes et dommages font référence aux impacts du changement climatique qui se font de plus en plus sentir lorsque les gens ne peuvent plus s’adapter au changement climatique ou que les limites de l’adaptation ont été atteintes.

Initiée par Climate Action Network, adressée aux chefs de délégation des Nations Unies sur le changement climatique, cette lettre appellent les gouvernements à veiller à ce que le financement des pertes et dommages figure à l’ordre du jour officiel de la COP27.

Les pays développés, qui ont la responsabilité historique et morale d’agir face aux changements climatiques semblent réticents à reconnaitre leur responsabilité et ne parviennent pas à éliminer suffisamment rapidement les combustibles fossiles, ce qui entraîne des catastrophes climatiques de plus en plus intenses.

D’ici 2050, le coût économique des pertes et dommages dans les pays en développement est évalué entre 1 000 et 1 800 milliards de dollars, sans compter les pertes non économiques telles que les pertes de vie, de culture, de territoire et autres.

La question des pertes et dommages a toujours été bloquée ou réduite à de simples dialogues ou événements parallèles, les pays riches pollueurs comme l’UE, les Etats-Unis, la Norvège et d’autres refusant systématiquement de discuter des détails sur le financement.

D’ici 2050, le coût économique des pertes et dommages dans les pays en développement est évalué entre 1 000 et 1 800 milliards de dollars

Des ONG, dont Climate Action Network International, ont pourtant publié, avec d’autres partenaires, un document de travail décrivant les éléments clés d’un mécanisme de financement des pertes et dommages et la manière dont il peut apporter un soutien aux personnes.

Les pluies de mousson qui ont frappé le Pakistan ont fait près 1 400 morts depuis début juin. Les pires depuis 30 ans, ces intempéries ont affecté, selon les autorités, plus de 33 millions de personnes, soit un Pakistanais sur sept. Près d’un million de maisons ont été détruites ou gravement endommagées.

Cette catastrophe et autres dans plusieurs pays du monde montrent qu’une facilité de financement dédiée à la gestion des pertes et dommages est plus que jamais nécessaire surtout pour les pays pauvres qui sont les moins responsables de la crise climatique.

Les pays les plus touchés par les effets des changements climatiques, dont les petits Etats insulaires et le plus grand bloc de pays en développement, le G77, représentant ensemble plus de 5 milliards de personnes dans le monde, ont renouvelé cette demande de création d’un outil de financement des pertes et dommages lors du dernier sommet du climat de Glasgow (COP26).

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Les ONG signataires estiment que tout financement destiné aux pertes et dommages doit être fourni sous forme de subventions et s’ajouter à l’aide publique au développement, à l’aide humanitaire d’urgence, au financement de l’atténuation (éviter les pertes et dommages) et de l’adaptation (minimiser les pertes et dommages).

“Les financements ne doivent pas reposer uniquement sur des assurances, manifestement insuffisantes et inadaptées compte tenu des risques actuels et futurs. Ils ne peuvent pas non plus prendre la forme de prêts, ce qui crée un endettement insoutenable pour des pays dont les économies ont souvent été dévastées”, ont laissé entendre les ONG, citées sur le site de climatenetwork.org.