Le livre blanc de la TICAD 8, autrement dit le catalogue d’affaires de la manifestation, est au point.

Jeudi 18 mai 2022 a été présenté au public le Livre blanc qui est destiné à être présenté aux participants à la 8ème édition de la TICAD.

C’est un travail initié et réalisé par le bureau de la Chambre tuniso-japonaise de commerce et d’industrie. La Chambre a bénéficié du concours actif de l’ambassade du Japon à Tunis, qui intervient en tant que facilitateur et intermédiaire d’introduction auprès des opérateurs japonais. TICAD 8 se met en perspective.

Quels espoirs sommes-nous en mesure d’attendre de cette manifestation qui a pris deux ans pour être mature ?

L’utilité d’un Livre blanc

Le bureau de la Chambre tuniso-japonaise était présent au grand complet, ce jeudi. Ce travail collectif devait être présenté sous toutes ses facettes. Shimizu Shinsuke, ambassadeur du Japon en Tunisie, prenait part à l’événement. Et l’affluence était à la hauteur des attentes des milieux d’affaires.

Hédi Ben Abbès, président de la Chambre et Team leader pour l’occasion, est revenu sur les diverses péripéties de la confection du Libre blanc. Il a rappelé que l’esprit de TICAD consiste à conforter une triangulation partenariale entre le Japon la Tunisie, à qui on a dévolu le rôle de coordinateur de l’opération et le reste des pays du continent africain.

Il s’agit d’une action de Bridging et à la fois un interfaçage qu’il faut initier entre les PME japonaises et les entreprises de standing équivalent du reste des pays africains et, naturellement, de Tunisie. Ces dernières, lesquelles seraient issues des secteurs pour lesquels nos avantages comparatifs étaient validés, devaient procéder à un matching des projets éligibles à TICAD. Et la démarche de la Chambre a suivi ce cheminement et la première mouture du livre est disponible. Elle est désormais consultable sur le site de la Chambre.

Ainsi, sept secteurs d’activités ont été identifiés par le bureau de la Chambre dont les IT, la santé et l’éducation. Des rencontres avaient été organisées durant la période écoulée qui remonte au mois de décembre 2020 quand a été donné le coup d’envoi pour TICAD, avec les opérateurs concernés. L’appel à projets lancé depuis, a généré une centaine de propositions de projets.

Le Comité de pilotage a sélectionné 32 projets conformes aux standards exigés de schéma de financement et d’exigences entrepreneuriales. La compétition reste encore ouverte. Les candidats tunisiens du public et du privé peuvent concourir jusqu’à la date du 30 juin. Et il s’en suivra une 2ème mise à jour du catalogue après cette date. Et les autres pays africains peuvent aller jusqu’au 31 juillet à la suite de quoi le Livre blanc recouvrira sa version finale laquelle sera présentée au mois d’août prochain lors de la tenue de TICAD 8.

Les organisateurs tableraient sur un bouquet de 100 projets, en bout de course.

Les particularités du schéma d’investissement

La démarche de TICAD vise à ce que les projets soient promus par les opérateurs du secteur privé, en priorité. Et les projets du secteur public doivent obligatoirement être configurés avec une approche de faisabilité nourrie de l’esprit PPP. D’ailleurs, de même que le rappelait le diplomate japonais, une brochure dédiée au sujet a été distribuée à l’occasion.

TICAD est en effet un forum où investisseurs et promoteurs se retrouvent et conviennent ensemble au vu des projets présentés. Par conséquent, la bataille ne fait que commencer pour les compétiteurs. Ils devront donc aller au-devant des investisseurs et arracher leur deal avec un argumentaire de financement et un profil de risque avec une prévision de rentabilité convaincants. Il faut toutefois préciser que les financements se font à des conditions préférentielles, donc clémentes. Il faut bien se rappeler que TICAD n’est pas dotée d’un budget préalable avec une enveloppe disponible de financement.

L’après TICAD8

Dans ce genre de manifestations multilatérales le suivi reste une étape cruciale. Il faut savoir que Post TICAD peut être long. A Nairobi soit l’édition précédente, seuls 18 contrats ont été conclus et leur réalisation se poursuit encore.

TICAD n’aura donc pas un impact immédiat mais différé dans le temps. Peut-être convient-il de mettre en place du comité de suivi avec présence à Tokyo, de sorte à faire le Tracking des projets. L’enjeu pour la Tunisie est que notre pays conforte sa position de porte d’entrée pour le continent africain, ce qui est un gage pour un meilleur enracinement sur le continent et une proximité active avec les milieux d’affaires japonais.

L’élément heureux de TICAD est que la Corée du Sud souhaite dupliquer cette initiative confiant à Tunis le rôle de “Gateway“ pour le continent. Cette exclusivité de partenariat d’affaires est le meilleur levier pour aller vers un nouveau modèle de développement.

Ali Abdessalam