Le représentant du “Mouvement contre la réouverture de la décharge de Sfax”, Chokri Bahri, a appelé le président de la République, Kaïs Saïed, à activer l’article 45 de la Constitution. Celui-ci stipule que “l’Etat garantit le droit à un environnement sain et équilibré et contribue à la protection du milieu. Il incombe à l’Etat de fournir les moyens nécessaires à l’élimination de la pollution de l’environnement”.

“Les habitants d’Agareb devraient bénéficier de leurs droits à la santé, à l’air frais et à un environnement propre”, a-t-il insisté.

“Il n’est pas question de surenchérir sur cette affaire”, a-t-il encore affirmé, précisant que ce mouvement n’appartient à aucune quelconque partie. “Il s’agit d’un mouvement de protestation pacifique qui a jailli de la rue de Agareb (Sfax) pour rétablir le droit de ses habitants à la vie”, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse, jeudi, tenue au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) en présence de représentants d’organisations professionnelles et des droits de l’Homme.

“La réouverture de cette décharge pourrait être qualifiée de génocide”, s’est-il indigné, mettant en lumière la souffrance quotidienne subie par les habitants de la région.

“Il s’agit d’une décharge pour les déchets ménagers, médicaux et industriels dangereux qui menacent la vie des habitants”, déplore Chokri Bahri.

Il demande aux autorités judiciaires compétentes de faire le suivi de cette affaire et de traduire en justice tout ceux qui y sont impliqués, dénonçant une “nonchalance des responsables malgré la prolifération des maladies cancéreuses et des infections respiratoires dues aux odeurs et aux gaz toxiques”.

Yassine Jelassi, président du SNJT, a, à son tour, condamné la réouverture de la décharge de Agareb qui constitue “une violation de la décision du Tribunal administratif”, appelant les autorités locales compétentes à trouver une solution radicale et définitive à cet “engrenage”.

Pour sa part, le porte-parole du Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux Romdhane Ben Amor a mis en avant le droit des habitants de Agareb à un environnement sain, exigeant de l’Etat d’assumer ses responsabilités et de mettre fin aux conflits et aux problèmes générés par cette décharge.

Le ministère de l’Environnement avait annoncé, lundi, la poursuite des activités de la décharge de Agareb, gouvernorat de Sfax, en tant que service public afin de limiter les dangers sur la santé, l’environnement et l’économie dans cette région.

Cette décision a suscité des tensions dans la région, notamment des manifestations menées par les habitants qui ont été dispersés par les tirs de gaz lacrymogène des forces de l’ordre.