Le ministère sénégalais du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, en collaboration avec la Banque africaine de développement et d’autres partenaires, a récemment tenu une réunion de validation de la politique et de la stratégie d’industrialisation du Sénégal pour la période 2021‑2035, écrit la BAD sur son site web.

Cette réunion soutenue par la Banque africaine de développement à travers le Fonds d’appui au secteur privé africain, financé par le Japon et l’Autriche, faisait suite au lancement, le 4 février 2020, de l’actualisation de la politique industrielle. Il a regroupé une centaine de participants du secteur public et du privé, de la société civile et des partenaires techniques et financiers.

Les lignes directrices de la politique et la stratégie d’industrialisation du Sénégal ont été présentées par le cabinet d’étude Dalberg. Elles ont porté sur la transformation des ressources agro-sylvo-pastorales et de la pêche, la transformation des ressources minérales et des hydrocarbures, le développement d’une industrie pharmaceutique et le développement des industries à haute intensité technologique et l’innovation.

La politique et la stratégie d’industrialisation du Sénégal présente les leviers essentiels pour l’atteinte des objectifs de développement du secteur. Ces leviers sont liés notamment à l’amélioration de l’environnement des affaires pour l’industrie, au renforcement des capacités techniques, technologiques et commerciales des unités industrielles ainsi qu’au développement du capital humain et de l’innovation industrielle. Il s’agira aussi de développer le réseau des infrastructures et de faciliter l’accès au financement et à l’investissement au secteur privé.

L’opération stratégique est déclinée en trois phases quinquennales de 2021-2025, 2026-2030 et 2030-2035, avec un Plan d’actions prioritaires couvrant la période 2021-2025 pour un budget de près de 15 000 milliards francs CFA (23 milliards d’euros) répartis entre secteur public (39%) et secteur privé (61%). Le ministre du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, Moustapha Diop a réitéré son engagement à renforcer le dialogue avec le secteur privé à travers les cadres mis en place et ceux proposés dans le document de politique et de stratégie d’industrialisation du Sénégal.

Le ministre Diop a remercié les partenaires techniques et financiers pour leur soutien au développement industriel du Sénégal à travers les récents financements pour améliorer l’attractivité et la mobilisation des investissements, le financement des agropoles et de la plateforme industrielle de Diamniadio entre autres.

Plusieurs personnalités ont pris part aux travaux, parmi lesquelles Adama Lam, président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal, représentant le secteur privé du pays, Christophe Yvetot, représentant résident de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel, Mohamed Cherif, représentant-pays de la Banque africaine de développement au Sénégal et Alioune Ndiaye, secrétaire général du ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération.

Les intervenants ont mis l’accent sur les enjeux de l’industrialisation dans un contexte de Covid-19 avec ses répercussions négatives sur l’économie et le secteur industriel en particulier, ainsi que les innombrables défis à relever pour sa relance.

Tous ont reconnu la nécessité de travailler ensemble pour relever ces défis à travers le financement des infrastructures et l’amélioration de l’attractivité des investissements. Mais il faudra aussi assurer un appui aux acteurs du secteur industriel pour stimuler la compétitivité, la croissance de l’économie et la création d’emplois décents afin d’améliorer le niveau de vie des populations.

« Nous accordons une grande importance à ce programme, qui offre l’opportunité au Sénégal de mener une politique industrielle ambitieuse et inclusive, portée par une dynamique impulsée au plus haut niveau », a déclaré Mohamed Cherif, représentant-pays de la Banque africaine de développement au Sénégal, réaffirmant l’engagement du Groupe de la Banque africaine de développement à accompagner le Sénégal dans l’opérationnalisation de cette politique.