Le ministère du Commerce a décidé d’augmenter le prix du sucre blanc en vrac qui passe ainsi de 1,150 dinar/kg à 1,400 dinar/1kg, à compter du 1er juin 2021, ce qui correspond à une augmentation 250 millimes.

Pour la directrice générale de la concurrence et des enquêtes économiques au ministère du Commerce, Fadhila Rabhi, cette augmentation a pour objectif de mettre fin aux manipulations des prix de ce produit subventionné et aux spéculations sur ce produit et témoigne de la volonté d’orienter la subvention vers ceux qui en ont le droit.

Mais le président de l’Organisation tunisienne pour informer le consommateur (OTIC), Lotfi Riahi, met en garde contre les retombées de cette augmentation sur les prix des produits alimentaires et contre une explosion sociale due à la hausse des prix de l’eau et du transport.

Il estime que cette augmentation “aura un effet d’entraînement, et que plusieurs autres produits, dont les pâtisseries et les yaourts vont voir leurs prix augmenter à leur tour. Cette augmentation va aussi engendrer, d’une manière indirecte, une hausse du coût des services”.

A noter que le prix du sucre blanc destiné à la consommation familiale a été gelé de 2008 à 2019, à 970 millimes le kg, puis a été augmenté en décembre 2019 à 1 050 millimes le kg.

Fadhila Rabhi souligne que les pertes dues à l’importation du sucre, café, thé et riz sont estimées à 621 millions de dinars, durant la période 2006-2018.

“La Caisse générale de compensation (CGC) assure une subvention de 10 millions de dinars par an, pour le sucre destiné à la consommation familiale, soit 50 millimes pour chaque kilogramme”.

“La Tunisie importe la totalité de ses besoins en sucre, un produit dont les prix sont soumis aux fluctuations du marché international et celles des prix de change. Le prix réel du sucre sur le marché international est estimé à 1580 millimes/kg”, d’après Rabhi.

En Tunisie, le sucre est un produit soumis au régime de l’homologation administrative des prix à tous les stades (prix de vente, de gros et de détail..).

Par contre, le directeur général de l’Institut national de la consommation, Mourad Ben Hassen, considère que l’augmentation du prix du sucre blanc n’est pas importante, puisqu’elle se traduit par une hausse de 1 dinar dans les dépenses mensuelles de la famille tunisienne.

Le sucre ne constitue pas un produit de base, même si la consommation moyenne du sucre est élevée en Tunisie (4 kilos de sucre par mois, selon les données de l’INS).

Il a affirmé que cette augmentation s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale mise en place par la Tunisie sous l’égide de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), relative aux maladies non transmissibles dont le diabète.