Dans une interview accordée à l’agence marocaine de presse (MAP), Jesko S. Hentschel, directeur du département Maghreb et Malte à la Banque mondiale, aborde la question de la relance économique au Maroc et ses défis. Au passage il parle de l’endettement externe, de la soutenabilité de la dette du Royaume chérifien, puis “expose les perspectives du partenariat Maroc-Banque mondiale“.

Selon Hentschel, le gouvernement marocain «… a mis en place une stratégie ambitieuse de relance post-Covid-19 à la fois en mobilisant des ressources importantes pour soutenir l’économie, mais aussi en lançant des réformes structurelles à même de renforcer la résilience sociale et économique ».

Il explique : « Le Plan de relance, qui va mobiliser près de 11% du PIB sous forme de mesures de stimulus fiscal, de garanties de financement et d’injections de capital aux entreprises, est comparativement bien plus ambitieux que la réponse observée dans les économies émergentes et en développement qui ne dépasse pas une moyenne de 6% du PIB ».

Le représentant de la Banque mondiale poursuit en appelant, concernant “le sauvetage des entreprises“, à «… distinguer les entreprises qui, en raison de la crise, ont été confrontées à des problèmes de liquidité mais qui restent solvables, de celles dont la survie dépendra de changements fondamentaux pour en améliorer la compétitivité après la crise ».

Ensuite, Jesko S. Hentschel aborde la question des réformes, soulignant à cet effet que «… le Maroc prend un train d’avance par rapport à beaucoup d’autres pays qui se trouvent encore en phase d’atténuation des impacts à court terme du Covid-19. Les autorités ont en effet appréhendé cette crise comme une opportunité pour initier des réformes importantes pour remettre l’économie sur les rails, rationaliser le fonctionnement de l’Etat et renforcer la résilience des plus vulnérables ».

Pour étayer ses dires, il cite le Fonds Mohammed VI pour l’investissement en particulier qu’il estime «… pourrait devenir un pilier fondamental pour permettre aux entreprises prometteuses de se capitaliser, de croître et de créer des emplois… ».

Toujours selon Jesko S. Hentschel, «… les politiques publiques mises en place au Maroc au cours des dernières décennies ont favorisé l’émergence de groupes “champions”, devenus compétitifs à l’échelle internationale dans divers secteurs comme l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire, les banques, les assurances ou la construction ». Mais, il pense que «… cette expansion a eu un effet d’entraînement limité sur le reste de l’économie marocaine, ce qui pourrait s’expliquer en partie par l’existence de barrières freinant la capacité des nouveaux acteurs et des PME à prospérer dans de nouveaux marchés et à croître ».

Et le directeur du département Maghreb et Malte à la Banque mondiale de suggérer que les politiques publiques tiennent compte des besoins du « secteur informel, qui absorbe environ 80% de la population active et représente 30% du PIB marocain ».

Comparativement, le secteur informel tunisien est estimé à environ 45% (44,8%), ce qui représente 1,6 million d’emplois créés, selon les chiffres d’une enquête publiée en septembre 2020 par l’Institut national des statistiques.

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