Etats-Unis, santé (pandémie de coronavirus), ALENA, immigration, climat, relations commerciales avec l’Europe et la Chine, monde arabe et Afrique. Voici les grands chantiers qui attendent le 46ème président des Etats-Unis, Joseph Robinette Biden Jr – Joe Biden. 

Certains diront que le 45ème président de la première puissance mondiale, Donald Trump, a laissé un lourd héritage à son successeur, Joe Biden. D’autres diront carrément “un cadeau empoisonné“.

Et d’ailleurs, conscient de cela, le nouveau président, dès son investiture, a tout de suite signé plusieurs décrets, dont certains justement annulent tout simplement des décisions de Trump.

Mais si tout le mandat de Donald Trump a été une succession de décisions controversées, les manifestations du Capitole de 6 janvier 2021 ont été les plus marquantes. Alors, les premiers mots de Biden étaient attendus sur les “attributs“ de la démocratie américaine. Et il n’a pas déçu.

La preuve ? A l’entame de son discours après avoir prêté serment, l’ancien vice-président de Barack Obama devenu président dira : «La démocratie est précieuse. La démocratie est fragile. Mais, à cette heure, mes amis, la démocratie a prévalu». Même s’il était sobre, son discours a été jugé globalement «suffisant pour exorciser certains démons qui ont hanté la nation ces quatre dernières années».

La presse internationale a disséqué chaque mot du nouveau président des Etats-Unis. C’est le cas du quotidien britannique The Guardian pour qui le discours de Joe était certes «avare en splendeurs rhétoriques, mais parfaitement adapté au moment. C’était comme lui : humain, honnête, et les pieds sur terre». Qui ajoute : «… ces quelques minutes laissaient entrevoir un pays à peine visible ces quatre dernières années : une Amérique que le reste du monde pourrait à nouveau admirer».

On pourrait dire beaucoup de choses sur le style et le discours de Joe Biden, mais le plus important c’est de savoir comment il va gouverner l’Amérique, un pays fracassé, déchiré voire blessé.

En tout cas, il a prévenu : «pas de temps à perdre pour s’attaquer aux crises qui frappent le pays» tout en lançant «une attaque à grande échelle contre l’héritage de son prédécesseur», écrit le New York Times.

Concernant les premiers décrets de Joe Biden, ils ont trait à la pandémie de la Covid-19 (port obligatoire du masque dans les espaces fédéraux, et retour à l’Organisation mondiale de la Santé), l’environnement (retour des États-Unis dans l’accord de Paris), la politique anti-immigration (vers la régularisation de 11 millions de personnes), la reprise économique et les efforts fédéraux visant à promouvoir la diversité.

Pour ce qui est du mur à la frontière mexicaine, le nouveau président a signé un décret stipulant l’arrêt immédiat des travaux de sa construction.

Par contre, on ignore pour l’instant ce qu’il fera concernant de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) qui regroupe les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, ainsi que ses relations commerciales avec la Chine. On ne sait pas non plus quelle sera sa position sur le dossier très complexe et compliqué du Moyen-Orient (Monde arabe, Israël, Iran…).

Pour l’Afrique, la donne ne devrait pas fondamentalement changer, étant donné que ça n’a jamais été la tasse de café de Donald Trump. Donc Biden retrouve ce dossier qu’il connaît bien lorsqu’il était à la Maison-Blanche aux côtés d’Obama.

Mais nous parions sur le fait que Biden ne fera pas bouger le dossier du Moyen-Orient, pour deux raisons principales. D’abord, il en faut plus qu’un mandat pour faire évoluer ce dossier à la fois complexe et compliqué.

Ensuite, les Arabes ne devraient pas être naïfs: Biden ne se mettra pas sur le dos Israël et les juifs. Alors, des déçus, oui il y en aura…!

Enfin, compte tenu de la situation économique et sociale très délicate des Etats-Unis, attendons-nous à voir un Joe Biden plus patriotique que Trump, mais avec plus de diplomatie. Car, il veut assurer l’élection de Kamala Harris en 2024, donc il lui faut absolument faire mieux ou autant que Trump sur le plan économique. Et, qu’on l’aime ou pas, tout le monde sera d’accord pour dire que, économiquement Trump n’a pas forcément raté son mandat.

Wait and see !

Tallal BAHOURY