Covid-19 – Economie : Pour les pertes d’heures travaillées, l’Afrique de l’Ouest s’en sort mieux

Participant au webinaire organisé par la CPCCAF (Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones) sur « Les conditions de travail en Afrique dans le contexte de la pandémie Covid », Gloria Moreno Fontes-Chammartin, experte du Bureau Afrique de l’OIT, a dressé un tableau assez déprimant de la situation des travailleurs en Afrique, et particulièrement celle des travailleurs migrants.

Alfred MIGNOT d’AfricaPresse.Paris (APP) rappelle que le continent africain a jusqu’ici échappé à la crise sanitaire, mais il « paye déjà un lourd tribut en termes économiques et sociaux, avec des pertes d’emplois colossales – 38 millions de postes évaporés rien qu’en Afrique de l’Est, selon le récent rapport de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et autour de 60 millions estimés sur l’ensemble de l’Afrique », écrit-il.

Cependant, « la perte d’emploi n’est pas le seul critère pour mesurer la détérioration du marché du travail, qui se manifeste aussi au travers d’autres indices, comme une augmentation du sous-emploi à grande échelle et d’énormes ajustements ciblés sur les salaires qui ont pu être réduits, de même que la durée du travail », relève Gloria Moreno Fontes-Chammartin. C’est la conséquence logique des « fortes perturbations de chaînes d’approvisionnement régionales et mondiales sur la circulation des biens ou encore l’effondrement de certains services – jusqu’à -50% pour les voyages et le tourisme ».

En effet, la baisse des revenus globaux du travail (des salariés et des indépendants africains) est estimée à 10,7% sur les trois premiers trimestres de 2020 représentant 3 500 milliards de dollars, selon Gloria Moreno. « On voit beaucoup de pauvreté, des gens qui ont encore du travail, mais deviennent de plus en plus pauvres », ajoute-t-elle.

En Afrique, les pertes totales en heures de travail au deuxième trimestre de cette année sont estimées à 15,6% de la masse globale, soit l’équivalent de 60 millions d’emplois ETP (équivalent temps plein). L’Afrique du Nord est la plus touchée avec -21,2%, suivie par l’Afrique australe (-20,3%), l’Afrique centrale (-14,7%), l’Afrique de l’Est (-14%) et l’Afrique de l’Ouest (-13,9%).

Les travailleurs âgés et les jeunes sont les catégories les plus touchées, ainsi que les indépendants – très nombreux en Afrique subsaharienne où 89,2% de l’activité économique relève du secteur informel, les indépendants n’ont quasiment pas accès aux dispositifs d’aide qui ont pu être mis en place, contrairement aux travailleurs du secteur formel.

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