Le directeur général des structures au ministère de la Santé, Mohamed Mokdad, a appelé, mercredi, les pharmaciens privés à s’abstenir de vendre des médicaments aux citoyens, sans ordonnances médicales, mettant en garde contre ces transgressions qui perturbent l’opération de dépistage du Coronavirus.

Dans une déclaration à la TAP en marge d’une conférence de presse sur l’évolution de la situation épidémiologique dans le pays, Mokdad a indiqué que la vente des médicaments aux citoyens par des pharmaciens privés, sans prescriptions médicales, servant à baisser la fièvre ou calmer la toux, est susceptible de masquer les symptômes de la véritable maladie et perturbe par conséquent les efforts du ministère de la Santé dans l’opération de dépistage des cas suspectés d’être contaminés par le Coronavirus.

“Il est inacceptable de la part du pharmacien de fournir des médicaments sans que le patient ne présente une prescription médicale”, considérant que la fourniture des médicaments sans ordonnance “constitue une transgression dangereuse qui implique de graves répercussions sur la santé du citoyen, au vu des conséquences pouvant résulter d’un diagnostic erroné de la maladie chez le patient”, ajoute le responsable.

Une étude de terrain menée en octobre 2014 par l’Institut National de la Consommation (INC) sur un échantillon représentatif de 2070 personnes sur tout le territoire, a révélé que 61% des Tunisiens achètent des médicaments sans se rendre chez un médecin pour un diagnostic de leur maladie.

L’étude a également démontré qu’environ 25% des enquêtés contactent fréquemment leurs médecins par téléphone, s’acquièrent des médicaments selon ses instructions, sans effectuer d’examen médical pour un diagnostic précis de leur état de santé.