Tunisie – Nouveaux bacheliers : Ne choisissez pas ces filières d’ingénierie ! 

L’Ordre des Ingénieurs tunisiens (OIT) a appelé, mercredi 12 août, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à retirer les filières de formation d’ingénieur non accréditées, incluses dans le guide d’orientation universitaire de l’année 2020, informant tous les bacheliers souhaitant s’inscrire dans ces filières que “l’Ordre se trouvera dans l’obligation d’opposer un refus aux demandes de leur inscription dans son tableau après l’obtention du diplôme”.

Dans un communiqué publié, mercredi, l’Ordre des ingénieurs tunisiens a expliqué qu'”à la lecture du guide d’orientation universitaire 2020, il s’est avéré que des phases préparatoires intégrées à la formation d’ingénieur ainsi que de nouvelles spécialités ont été créées dans six établissements d’enseignement supérieur, qui n’ont aucun lien avec la formation en ingénierie et n’ont pas été accréditées conformément aux normes internationales”.

Selon le communiqué, les spécialités en question consistent en deux sections de phase préparatoire intégrées en génie biomédical et en génie des biotechnologies de la santé à l’Institut supérieur des technologies médicales de l’Université de Tunis Al-Manar.

Il s’agit également d’une section de phase préparatoire intégrée à la faculté des sciences à l’Université de Bizerte, à l’Université de Carthage, à l’Institut supérieur d’informatique et de Mathématiques à l’Université de Monastir, à la Faculté des Sciences à l’Université de Sfax, à l’Institut Supérieur d’informatique et de multimédia à l’Université de Sfax et à l’Institut Supérieur d’informatique et de multimédia à l’Université de Gabès.

L’Ordre a exprimé son refus de la création des phases préparatoires intégrées à la formation d’ingénieur dans les établissements d’enseignement supérieur “qui n’y sont pas éligibles”, selon le communiqué, notant que la plupart des établissements de formation d’ingénieur des secteurs public et privé, ont commencé à mettre à niveau leurs programmes à la suite de la déclaration de l’Ordre en 10 juillet 2018, dans laquelle il avait communiqué son refus d’inscription à son tableau, des diplômés de toutes les écoles d’ingénieurs publiques et privées non accréditées, à partir de l’année universitaire 2021-2022.

L’Ordre a estimé que la création des phases préparatoires intégrées dans la formation d’ingénieur ainsi que les nouvelles spécialités dans six établissements d’enseignement supérieur, “ne répond pas aux normes et n’est pas conforme aux grandes orientations stratégiques des comités sectoriels des sciences de l’ingénieur, dénonçant le calendrier et la formule dans laquelle cette décision a été rendue, “de manière unilatérale”, et ce, suite au retrait du premier exemplaire du guide universitaire et son remplacement par un nouvel exemplaire, “sans consulter l’Ordre des ingénieurs ou les comités nationaux pour la mise à niveau de la formation en ingénierie”.

L’Ordre a appelé tous les étudiants souhaitant s’inscrire dans des écoles d’ingénieurs privées, à se limiter aux écoles accréditées ou dont l’obtention de l’accréditation est en cours, rappelant que l’exercice de la profession d’ingénieur, requiert, conformément à la loi, l’inscription au tableau de l’Ordre, selon le communiqué. Toute contravention à cette disposition est considérée comme étant “un exercice illégal de la profession et expose le contrevenant à des sanctions prévues par l’article 159 du Code pénal”, selon la même source.

L’Ordre des ingénieurs tunisiens a déclaré avoir adressé à cet égard, une correspondance au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et tenu, lundi 10 août 2020, une séance de travail en présence du ministre de tutelle et du doyen des ingénieurs, pour l’examen de l’impact de cette décision, qualifiée d'”improvisée”, sur la qualité de la formation en ingénierie et sur les grandes orientations stratégiques établies par les comités nationaux des sciences de l’ingénieur, sans tenir compte de la situation actuelle des établissements d’enseignement public d’ingénierie, au nombre de 30, dont la capacité d’accueil a diminué de 35%.