L’ONG Oxfam appelle à la mise en oeuvre, très rapide, pour les pays démunis, des plans d’aide, et ce à quelques jours de de la tenu des réunions “virtuelle” du FMI et de la Banque mondiale, d’une part, et celle des ministres des Finances du G20, d’autre part, rapporte lemonde.fr se basant sur une dépêche de l’AFP.

En effet, Oxfam estime, dans un rapport portant le titre très évocateur de “Le prix de la dignité”, publié jeudi 9 avril 2020, “qu’entre 6 et 8% de la population mondiale pourrait basculer dans la pauvreté alors que les gouvernements mettent à l’arrêt des économies entières afin de maîtriser la propagation du Covid-19”.

Et l’ONG de préciser: « Cela pourrait constituer à l’échelle mondiale un recul de dix ans dans la lutte contre la pauvreté, et un recul de trente ans dans certaines régions comme en Afrique subsaharienne, au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord… ». 

Oxfam s’inquiète particulièrement pour les pays pauvres qui, selon elle, “seraient davantage touchés ainsi que les populations défavorisées, dont les femmes”. Mais l’ONG estime qu’il est possible d’éviter cette situation à travers certaines recommandations: “l’octroi d’une aide financière directe aux personnes les plus touchées, et un soutien prioritaire aux petites entreprises en conditionnant l’aide financière accordée aux plus grandes à des mesures en faveur des populations vulnérables”, selon Le Monde.

Mais l’ONG va plus loin. Elle plaide pour l'”annulation des remboursements de la dette des pays pauvres cette année”. Et pour appuyer cette thèse, Oxfam assure qu’un pays comme le Ghana, s’il était affranchi des échéances sur le paiement de sa dette, “pourrait fournir 20 dollars par mois à chacun des 16 millions d’enfants, de personnes handicapées et de personnes âgées du pays pendant six mois », rapporte Le Monde. Et ça pourrait être le cas pour la majorité des pays africains au sud du Sahara.

L’ONG recommande en outre d’augmenter environ “1 000 milliards de dollars des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international pour lui permettre de venir en aide aux pays les plus pauvres, l’augmentation de l’aide publique au développement des pays donateurs dès maintenant et la création d’impôts de solidarité d’urgence en taxant les bénéfices extraordinaires, les plus grandes fortunes, les produits financiers spéculatifs et les activités ayant un impact négatif sur l’environnement”.

La question qui se pose cependant c’est de savoir si ces recommandations d’Oxfam sont réalistes et réalisables; si les donateurs -eux aussi victimes du Covid-19- peuvent aider les pays pauvres; comment organiser une solidarité mondiale dans un monde dominé par le chacun pour soi et l’égoïsme…