Le ministère de la Santé organise des points de presse quotidiens. Mais pouvons-nous dire que les Tunisiens soient bien informés sur la stratégie de l’Etat et les moyens alloués à la guerre contre le virus?

Absolument non ! Peut-on parler de démocratie alors qu’on ne rend pas compte aux citoyens des stratégies décidées? Tout cela ne nourrira ni la confiance ni la sérénité.

Il est urgent que le ministère de la Santé dise avec précision quelles décisions il a prises et/ou qu’il compte prendre, quels sont les moyens disponibles et qu’il compte mobiliser.

La crise ne sera pas que sanitaire. Toutes les intelligences de ce pays doivent être mobilisées. Nous proposons la mise en place de plusieurs cellules nationales, sectorielles et régionales pour :

1- La sécurité, la disponibilité, la mobilisation et les conditions de vie et d’action du personnel médical, para-médical et administratif.

2- Le suivi des données, des évolutions et des expériences internationales (benchmarkings).

3- Le suivi des données épidémiologiques tunisiennes et la connaissance/détection/surveillance des porteurs du virus et des personnes à risque.

4- La sécurité, l’organisation et le suivie des conditions du confinement sur tous les plans (sécurité des bâtiments sanitaires, respect du confinement, approvisionnements, sécurité, etc.).

5- L’offre de santé et l’organisation, la préparation, les moyens et la logistique en faveur du système de santé.

6- Le suivi de la situation économique et sociale dans le pays
7- L’information du public, les applications Web, les réseaux sociaux et usage des TIC.

8- La planification, prévision, prospective et construction de scénarios (propositions sur un horizon de 2 mois, 4 mois et 6 mois).

En plus, et au niveau de chaque ministère et de chaque région, il faudrait également au moins deux cellules: une qui travaille sur les urgences, le quotidien et l’immédiat, l’autre qui prépare les scénarios et les actions pour les semaines qui suivent.
Toute cette architecture devra partager toutes ses informations et travailler en réseau sous l’autorité de la commission nationale de crise.
La bataille n’est pas seulement celle d’un ministère, ni du gouvernement, elle n’est pas non plus sanitaire ou purement technique. Il faudrait très rapidement s’organiser pour tirer le meilleur de tout le monde. Y compris des médias.