L’Union des travailleurs de Tunisie (UTT), la Confédération générale des travailleurs tunisiens (CGTT), l’Union syndicale des travailleurs tunisiens (USTT) et l’Organisation tunisienne du travail (OTT), appellent le chef de gouvernement désigné, Elyès Fakhfakh, “à traiter toutes les organisations syndicales sur un même pied d’égalité, sans exclusion” et donc à les associer aux consultations relatives à la formation du gouvernement.

Dans un communiqué commun publié, lundi 3 courant, les quatre organisations syndicales ont appelé à désigner “un ministre des Affaires sociales qui soit compétent, impartial et intègre”, accusant l’actuel (Mohamed Trabelsi), d’incompétence et de partialité.

Les organisations signataires ont fait porter à Mohamed Trabelsi la responsabilité de leur “exclusion” de la composition du Conseil national du dialogue social, émettant des critiques sur les dispositions du chapitre 2 du décret gouvernemental n° 676 de 2018 relatif à la définition du nombre des membres du Conseil, sur la base d’une représentation exclusive plutôt que proportionnelle, en violation aux dispositions du chapitre 8 de la loi organique du Conseil.

Les organisations ont appelé à réviser la loi organique du conseil et l’annulation de la note publiée par le ministère des Affaires sociales contenant des “restrictions allant à l’encontre des principes de la représentation équitable des travailleurs et les critères abusifs exigés pour permettre à une organisation syndicale d’accéder au rang de partenaire dans le processus du dialogue social”.

Le Conseil national du dialogue social est composé de 35 membres représentant le gouvernement, 35 membres de l’organisation des travailleurs la plus représentative, 30 membres représentant l’organisation d’employeurs la plus représentative du secteur non agricole et 5 membres représentant l’organisation d’employeurs la plus représentative du secteur agricole, conformément au décret gouvernemental n°676 de 2018 du 7 août 2018, relatif à la détermination du nombre des membres du conseil.

La réunion constitutive du Conseil national du dialogue social s’est tenue le 27 novembre 2018 avec la participation du Premier ministre chargé de la gestion des affaires courantes, Youssef Chahed, du ministre des affaires sociales, Mohamed Trabelsi, du secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, du secrétaire général de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Samir Majoul et du président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Abdelmajid Ezzar.

D’autre part, les organisations syndicales signataires ont exprimé, leur “préoccupation” face à la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs et de la classe ouvrière, le déclin de la qualité des services publics et la montée du chômage, appelant le prochain gouvernement à tenir une conférence nationale pour fixer les conditions nécessaires à l’élaboration d’un modèle de développement réussi et équitable qui rompt avec le modèle actuel avec la participation de tous les partenaires sociaux sans exclusion aucune.