Ali Goddi, président de l’Association des jeunes experts-comptables de Tunisie (AJECT), appelle, déjà, le gouvernement à élaborer, dans les plus brefs délais, une loi de finances complémentaire au titre de 2020, afin de permettre une relance économique et promouvoir l’investissement.

“L’actuelle loi de finances 2020 qui vient d’être adoptée par le Parlement en décembre dernier, ne présente aucune vision économique”, a-t-il critiqué, lors du rendez-vous annuel de l’AJECT portant sur “La loi des finances de 2020”, tenu au siège de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, vendredi 3 janvier 2020.

Le projet de loi de finances de 2020 n’a pas été élaboré dans le cadre d’une approche participative, précisant que les experts et les professionnels du métier, dont les experts-comptables n’ont pas été largement associés au processus d’élaboration.

Cependant, est-ce que c’est nouveau M. Goddi que les gouvernements n’associent pas suffisamment les experts-comptables à l’élaboration des lois des finances? Est-ce que les lois de finance complémentaire servent réellement à attirer l’investissement?

D’après lui, il existe des difficultés d’application de certains articles de cette loi, évoquant, à ce titre, l’article relatif à l’instauration d’une redevance de 3% sur le chiffre d’affaires des ventes et des prestations de services sur internet réalisé par les entreprises non-résidentes en Tunisie.

Ledit article ainsi que certains autres, vont soumettre les entreprises à de nouvelles obligations fiscales de plus en plus complexes et qui ne feront qu’alourdir davantage leurs charges fiscales, a-t-il encore indiqué.

Le président de l’AJECT a mis l’accent sur la nécessité de rétablir la mesure relative au dégrèvement fiscal physique et financier qui a été instaurée en 1994 et qui a, selon lui, permis à plusieurs groupes actifs actuellement, de faire des bénéfices et de s’étendre. Cette mesure, a-t-il dit, va permettre la relance économique et la résorption du chômage.

Le président de la Commission provisoire des finances au sein de l’Assemblée des représentants du peuple, Yadh Elloumi, a également déploré l’absence d’une vision économique et appelé à élaborer un projet de loi de finances complémentaire.

Pour sa part, le vice-président de la Commission provisoire des finances au sein de l’ARP, Hichem Ajbouni, estime que les entreprises, qui croulent aujourd’hui sous le poids de la pression fiscale, ne sont plus en mesure de créer de la richesse et de l’emploi.