Une assemblée générale extraordinaire de la Société touristique & balnéaire El Kanta se tiendra le 22 octobre 2019, principalement pour statuer sur son avenir, en décidant de continuer ou pas son activité. Ce n’est pas la première fois que cette société faisant partie du groupe fondé par Abderraouf El Kateb se pose cette question.

Et il y a de quoi : L’entreprise est confrontée à des difficultés, notamment financières. Aucune statistique s’y rapportant n’est disponible. Mais un incident récent en dit long sur ces difficultés : début 2018, une banque de la place a opéré une saisie judiciaire sur l’hôtel Aziza, appartenant à la Société́ touristique et balnéaire El Kanta, en qualité de principal hypothéquant, pour le mettre en vente, avec une mise à prix fixée à 31,6 millions de dinars.

Pourtant, personne n’aurait imaginé quelques années plus tôt que cette société et son hôtel puissent se retrouver dans une telle situation. Car l’hôtel Aziza Beach Golf & Spa était à la pointe de son secteur, enétant l’un des rares –voir le seul à cette époque- à se soucier d’environnement depuis le milieu des années 2000, à publier un rapport annuel de développement durable, et l’un des premiers à se faire certifier (ISO 22000 version 2005 depuis mai 2013 et ISO 9001 version 2008 depuis juin 2014).

La stratégie de développement durable mise en œuvre par la société vise «à satisfaire les attentes de nos clients et parties prenantes, réduire l’impact de nos activités sur l’environnement et assurer les bonnes conditions de travail, santé et sécurité à nos employés».

Aujourd’hui, on est loin de ces préoccupations. Depuis quelques années, le principal souci des actionnaires de ladite société est de sortir leur entreprise de la mauvaise passe dans laquelle elle se trouve.

Pour rétablir l’équilibre financier de l’entreprise, les actionnaires décident en avril 2008 de procéder à ce qu’on appelle une opération «accordéon », c’est-à-dire une réduction du capital –pour éponger les pertes- suivie d’une augmentation.

Le capital est réduit alors de 700 000 dinars –de 5 759.280 DT à 5.059.280, et ce par la réduction de 70.000 actions de dix dinars (10 DT) chacune, puis augmenté de 10.940.720 DT, à 16.000.000 DT, et ce par la création de 1.094.072 actions nouvelles gratuites de dix dinars (10 DT) chacune.

Mais l’embellie pour la société est de courte durée puisqu’une nouvelle augmentation du capital est envisagée en mai 2011 mais n’est pas concrétisée. Et la situation continuant à se dégrader, les actionnaires en viennent inévitablement, trois ans plus tard, en juin 2014, à se poser une première fois la douloureuse question de la continuité de l’exploitation de la société –et y répondent positivement. Mais au bout d’une décennie caractérisée par plus de bas que de hauts, que vont-ils décider cette fois-ci ?