Les moyens de renforcer l’intégration africaine à travers des actions communes ainsi que la préparation du premier Sommet de coordination entre l’Union africaine et les huit Communautés économiques régionales (UMA, CEDEAO, COMESA, SADC, IGAD..) prévu à Niamey en juillet 2019, sont les principaux points qui figurent à l’ordre du jour des travaux de la 8ème retraite conjointe du comité des représentants permanents de la commission de l’union africaine (COREP) qui se tient les 29 et 30 avril en cours à Tunis.

” Il s’agit de la première réunion de cette ampleur de la famille africaine tenue en Tunisie depuis le sommet africain de Tunis en 1994 “, a souligné, lundi, Khemaies Jhinaoui, ministre des Affaires étrangères à l’ouverture des travaux de la 8ème retraite du COREP.

Et d’ajouter ” Cette réunion se tient en Tunisie à un moment où notre pays s’apprête à rejoindre le conseil de sécurité de l’ONU en tant que membre non permanent pendant la période de 2020-2021 et ce, grâce à l’appui de l’Union Africaine.

Jhinaoui a signalé que c’est un mandat que la Tunisie entend bien mettre à profit pour porter la voix de l’Afrique et défendre les causes et les préoccupations des populations africaines au sein du conseil ainsi que pour renforcer davantage la coopération et la coordination entre l’ONU et l’UA.

Le chef de la diplomatie tunisienne a souligné que le multilatéralisme et l’action collective concertée restent aujourd’hui, plus que jamais, les instruments de gouvernance internationale indispensables face aux nombreux défis, crises et tensions qui caractérisent les relations internationales particulièrement dans le continent africain.

Il a, en outre, indiqué que la retraite de Tunis constitue une étape importante pour approfondir la réflexion et poursuivre les débats entamés récemment au Caire sur la voie du processus de réformes afin de préparer à travers la concertation et le dialogue les thèmes à aborder lors du prochain sommet de Niamey en Juillet 2019.

” Ce sommet de coordination entre l’UA et les communautés économiques régionales sera, en effet, la première réunion qui se penchera sur les moyens et solutions à même de renforcer la coopération entre l’UA et les communautés économiques régionales “, a-t-il dit.

Selon Jhinaoui, le sommet de Niamey pourrait être une occasion idoine pour définir les modes d’interaction entre l’UA et ces communautés économiques régionales (CER) et identifier les mécanismes capables de promouvoir davantage l’intégration au sein même de ces communautés.

Le ministre a signalé qu’il existe aujourd’hui une réelle disparité entre les huit CER de l’UA. ” Certaines ont atteint un très haut niveau d’intégration leur permettant d’avancer dans le cadre de stratégies économiques et politiques communes alors que d’autres souffrent encore d’un déficit d’intégration “, a-t-il noté.

Dans ce contexte, il a souligné l’impératif de mettre à niveau ces CER pour garantir une implication équitable et juste dans l’effort continental d’intégration.

Jhinaoui a, par ailleurs, rappelé que la majorité des Etats membres de l’UA, dont la Tunisie, ont signé en mars 2018 à Kigali (Rwanda), l’accord portant création de la zone de libre échange continentale africaine donnant naissance au futur plus grand marché commun au monde.

Jhinaoui a signalé que la Tunisie a opté pour une approche régionale multidimensionnelle qui lui a permis d’adhérer à trois des huit CER de l’UA à savoir l’UMA, la CEN-SAD et récemment le COMESA et d’obtenir le statut de membre observateur auprès de la CEDEAO.

Il a également souligné l’engagement de la Tunisie à contribuer au renforcement de l’action commune afin de faire de l’UA une organisation, influente et rayonnante au service de ses populations où règnent la paix, la sécurité et la stabilité.

De son côté, Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’UA a souligné la nécessité d’une plus grande unité politique, l’urgence de l’approfondissement de l’intégration et l’impératif du renforcement de l’UA.

” L’Afrique n’est pas suffisamment intégrée et ne pèse pas suffisamment sur la scène internationale “, a-t-il reconnu.

Selon lui, les souverainetés des Etats africains sont menacées par la faiblesse collective du continent et les faiblesses à contenir les ingérences extérieures ainsi qu’à tirer profit de la mondialisation pour l’Afrique.

” Il n’y a de salut que dans l’intégration “, a-t-il dit mettant l’accent sur l’importance de l’engagement de tous pour une mobilisation totale et une action tendue vers le renforcement de l’UA.

Moussa Faki MAHAMAT a signalé que la retraite de Tunis offre l’occasion de réfléchir ensemble sur les défis auxquels nous sommes confrontés et les voies et meilleurs moyens pour les surmonter.

Le président de la commission de l’UA a ajouté que la réunion de coordination de Niamey devrait être un important levier pour avancer le processus d’intégration du continent.

” Elle doit favoriser la synergie et la cohérence requises entre l’UA et les communautés économiques régionales sur la base d’une répartition aussi claire que possible de leurs taches, de leurs responsabilités et de leurs avantages comparatifs respectifs “, a-t-il souligné.

En outre, il a indiqué que la réunion de coordination devrait être marquée par le renforcement de l’action concrète faisant remarquer qu’il faut réinventer un outil et un moteur de transformation de l’Afrique.

Prennent part à la 8ème retraite de la COREP à Tunis, des ambassadeurs africains accrédités auprès de l’Union Africaine à Addis-Abeba et des premiers responsables de Commission de l’Union africaine.